Enlevé par l’EI lors de l’invasion de Shengal par le groupe terroriste, le jeune Rojîn a pu revenir dans son village après neuf ans.
Le 3 août 2014, le groupe État islamique (EI) a pris d’assaut la ville majoritairement yézédie de Shengal (Sinjar) dans la région du Kurdistan irakien, tuant des milliers d’hommes et enlevant des milliers de femmes et de jeunes dans une région qui avait été désertée la veille par les peshmergas et l’armée irakienne.
Rojîn Hadid Talal fait partie des milliers de personnes enlevées lors du génocide de Shengal. Il avait 8 ans lorsqu’il a été kidnappé par les djihadistes de l’EI. Il est rentré chez lui, dans le village de Herdan à Shengal, après neuf années de calvaire en Syrie.
L’adolescent a raconté à l’agence de presse Hawar News (ANHA) son périple à travers la Syrie. Rojîn ne se souvient pas de son enlèvement dans les détails. Après avoir été arraché à sa famille, il a été emmené en Syrie où il a été vendu sur le marché aux esclaves. Il a ensuite été déplacé de ville en ville jusqu’à la chute du dernier bastion de l’EI, Baghouz.
Lorsque les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont attaqué Baghouz, Rojîn est parti dans le camp d’Al Hol avec une fille irakienne, membre d’une famille de l’EI. Puis, par l’intermédiaire des passeurs qui aidaient les familles de l’EI à s’enfuir, il a rejoint la ville d’Idlib, qui est sous le contrôle de la Turquie et de ses supplétifs djihadistes.
Aujourd’hui âgé de 17 ans, Rojîn se souvient encore de sa famille. Mais il ne connait pas le sort de la plupart des frères et soeurs également kidnappés par les terroristes de l’EI. C’est l’un de ses frères qui l’a localisé et qui en a informé la Maison des Yézidis de Cizîr au Rojava. Celle-ci a reçu le jeune homme le 26 novembre, puis l’a aidé à rejoindre Shengal.
Selon les organisations yézidies, les hordes de l’EI ont enlevé 6 417 Yézidis (3 548 femmes et 2 869 hommes). Au total, 3 739 yézidis, dont 1 203 femmes, ont été libérés dans le cadre des opérations de sauvetage. Mais le sort de milliers d’entre eux, femmes, filles, garçons, reste encore inconnu à ce jour.