L'état de santé de Kasım Karataş, détenu en Turquie depuis 32 ans, continue de se détériorer. Le prisonnier politique gravement malade s'est vu refuser la liberté à deux reprises, alors même qu’il a purgé sa peine.
Kasim Karatas, détenu depuis 32 ans, se voit refuser la liberté faute de repentir

L’état de santé de Kasım Karataş, détenu en Turquie depuis 32 ans, continue de se détériorer. Le prisonnier politique gravement malade s’est vu refuser la liberté à deux reprises, alors même qu’il a purgé sa peine.

Kasım Karataş est emprisonné en Turquie depuis 32 ans. Actuellement détenu à la prison de type F de Tekirdağ, il figure depuis 2026 sur la liste des prisonniers malades de l’Association des droits de l’homme (IHD). Condamné à la prison à vie pour “séparatisme” le 4 septembre 1993, il a été détenu dans plusieurs prisons du pays.

Malgré une détérioration inquiétante de son état de santé et l’expiration de sa peine, il n’est pas libéré. Le prisonnier a déjà subi une opération à cœur ouvert et trois angiographies. Souffrant d’hypertension, de diabète et de hernies discales, il doit prendre quotidiennement de grandes quantités de médicaments. Karataş est cloué au lit et dépendant des soins de ses codétenus. Il aurait dû être libéré le 2 août, mais faute de repentir, l’examen de sa libération a été reportée au 2 novembre, puis au 2 février 2024.

“Nous n’acceptons en aucun cas le chantage à la repentance. Cette situation ne concerne pas seulement Kasım Karataş, mais tous les camarades qui se trouvent dans les cachots”, a déclaré la fille du prisonnier politique, Gülistan Karataş, à l’agence de presse Firat News (ANF).

Mettant en garde contre l’état de santé de son père, elle a ajouté : “Deux de ses artères cardiaques sont bouchées et il peut à tout moment être victime d’un spasme ou d’une crise cardiaque. Lors d’une visite le 21 novembre, il m’a dit qu’il n’avait pas pu manger depuis deux semaines à cause de son diabète. Il m’a dit qu’un certificat de l’hôpital était nécessaire pour obtenir des aliments diététiques, mais qu’aucune mesure n’était prise dans ce sens. Ma demande de rencontre avec l’administration pénitentiaire a été acceptée, mais elle n’a pas abouti à un résultat positif.”

“Ce qui se passe ici est une injustice commise dans l’intention de briser la volonté de nos amis en prison”, s’est indignée Mme Karataş avant de poursuivre : “Le but est de nous intimider. Nous ne nous laisserons jamais intimider et nous n’abandonnerons jamais notre lutte. Un jour, la justice sera rendue. Nous ne devons jamais rester silencieux face à cette injustice. Tant que nous nous tairons, la situation de nos amis malades en prison s’aggravera.”

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