La justice turque a rejeté mardi une requête du parquet demandant l’incarcération du sergent accusé du viol d’une jeune fille kurde à Siirt.

La justice turque a rejeté jeudi une requête du parquet demandant l’incarcération du sergent accusé du viol d’une jeune fille kurde à Siirt. 

La 4e audience du procès contre l’officier turc Musa Orhan accusé d’ « agression sexuelle qualifiée », s’est tenue jeudi devant la cour criminelle de Siirt. La victime, Ipek Er, 18 ans, originaire de la province kurde de Batman, avait été violée à plusieurs reprises, avant de se suicider en août 2020.

L’audience de jeudi a été suivie par la famille d’Ipek Er, accompagnée de la députée HDP (Parti démocratique des Peuples) de Batman, Ayşe Acar Başaran, et de la Co-maire destituée de la municipalité de Batman, Songül Korkmaz. Des représentants des barreaux de Siirt et Diyarbakir, de l’Association des Avocats pour la Liberté (ÖHD) et de l’Association des Droits de l’Homme (IHD) étaient également présents dans la salle. Tandis qu’un lourd dispositif de sécurité avait été mis en place à l’intérieur et aux abords du palais de justice, les journalistes venus assister à l’audience n’ont pas été autorisés à entrer dans la salle.

Rejetant la requête du parquet qui demandait le placement en détention de l’accusé, la cour a décidé de le laisser en liberté jusqu’à l’issue du procès. 

Les parents d’Ipek, Fuat Er et Hakime Kilinç, ont exprimé leur consternation face à cette décision et demandé que l’accusé « reçoive la punition qu’il mérite ».

Quant à l’inculpé, déclarant qu’il était innocent et qu’il était « désolé » pour Ipek Er, il a demandé son acquittement.

Le tribunal a refusé en outre d’entendre certains témoins présentés par les avocats de la partie civile, et rejeté la demande des Centres des Droits de l’Enfant de Diyarbakır et de Batman d’intervenir dans le procès. La prochaine audience est prévue le 3 décembre prochain.