Le régime syrien poursuit sa politique hostile envers la population d’Afrin réfugiée dans le canton de Shehba, en bouclant les voies d’accès à la région sous embargo.
Il n’y a que deux points d’accès au canton de Shehba, région située au nord d’Alep, administrativement liée à l’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie (AANES), mais géographiquement déconnectée de celle-ci. On ne peut y accéder que par le district de Sherawa, à Afrin, ou par la route d’Alep, via le district d’Ehdas. Il existe des dizaines de points de contrôle mis en place par les autorités de Damas sur la route Alep-Shehba.
CAMPS ET VILLAGES SOUS EMBARGO
Après l’occupation d’Afrin par l’État turc en mars 2018, des centaines de milliers de personnes ont dû migrer vers Shehba. Les réfugiés vivent aujourd’hui dans différents camps, notamment ceux de Berxwedan, Afrin et Serdem.
Les villages occupés par la Turquie à l’ouest et les villes de Nubul et Zehra, contrôlées par les forces du régime syrien à l’est, sont au milieu d’un embargo sévère.
Depuis l’installation à Shehba des déplacés venus d’Afrin, le gouvernement de Damas resserre son étreinte sur la population, empêchant notamment l’entrée du diesel et des produits alimentaires et sanitaires. La farine, le diesel et les livres envoyés depuis le nord et l’est de la Syrie sont délibérément saisis.
Le gouvernement de Damas a de nouveau fermé les routes de Shehba depuis lundi et arrêté l’acheminement de l’aide qu’il laissait jusque-là passer de manière limitée. Les forces de sécurité affiliées à l’administration de Damas exercent une discrimination à l’encontre des réfugiés d’Afrin, empêchant ces derniers de circuler vers Alep et d’autres régions.
L’AANES tente d’aider les déplacés avec des moyens limités, cherchant à pallier les difficultés causées par l’embargo. Ainsi, le Comité des municipalités fournit gratuitement de l’électricité à tous les villages de Shehba. Avec le renforcement de l’embargo, les heures de fourniture d’électricité ont été réduites en raison du manque de diesel.
ÉPIDÉMIE ET ATTAQUES
L’épidémie de coronavirus suscite également des inquiétudes. En raison de l’embargo, les réfugiés ont des difficultés à accéder aux médicaments. Même les centres de santé ne disposent pas d’équipements suffisants. Malgré leurs besoins énormes, les camps de Shehba ne reçoivent pas d’aide des organisations humanitaires internationales qui se contentent d’observer la situation.
Tandis que la Turquie et ses mercenaires attaquent quotidiennement les villages et les camps de Shehba, le régime de Damas tente d’étouffer les déplacés d’Afrin en renforçant l’embargo.