Lors de la quarante-septième session ordinaire du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies (O.N.U.) qui se tiendra du 21 juin au 13 juillet 2021 au Palais des Nations à Genève, Gianfranco Fattorini, représentant permanent du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) auprès de cette instance des Nations Unies, présentera deux rapports concernant des violations des droits humains en Turquie.
Turquie : violences contre les femmes »
« À la suite de l’adoption du décret de loi pris dans le cadre de l’état d’urgence en 2016, Jinên Azad (KJA), l’organisation faîtière du mouvement des femmes kurdes (49 organisations) ; l’agence de presse féminine JINHA, les associations de femmes (presque toutes les associations de femmes de masse), les fondations, les journaux et les publications ont été fermés. Des milliers d’universitaires, d’écrivains et de journalistes ont été licenciés en Turquie. En outre, les actifs, les comptes bancaires, les bâtiments et le matériel utilisés dans le cadre du travail des institutions féminines fermées ont été illégalement confisqués. En particulier, la confiscation par les forces de sécurité de documents contenant les récits de candidature et les références des femmes ayant postulé dans des centres et associations de femmes, qui doivent rester confidentiels, a créé un environnement sans protection pour les femmes qui continuent à être exposées à la violence ».
Le MRAP interpellera les différents rapporteurs (rapporteur spécial sur la torture, rapporteur spécial sur la violence contre les femmes, rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits de l’homme, rapporteur spécial sur les questions relatives aux minorités,) afin qu’ils portent une attention particulière aux cas de violence contre les femmes en Turquie. Il leur demandera de programmer une visite dans le pays.
Turquie : l’opposition et la société civile subissent une sévère répression
« Ces dernières années, les autorités turques ont arrêté des milliers de membres des forces de sécurité et de la fonction publique, ainsi que des journalistes, des avocats et des défenseurs des droits de l’homme. Nombre d’entre eux ont été condamnés à de lourdes peines par différents tribunaux. Des centaines d’entre eux ont cherché refuge à l’étranger. Les partis d’opposition et les organisations de la société civile sont devenus la cible des services de renseignement turcs, qui les surveillent de près ».
Le MRAP dénoncera la politique du président Recep Tayyip Erdoğan, faite d’intimidation et de poursuites contre le Parti démocratique des peuples (HDP) visant à détruire les bases de la société civile. Et de dénoncer la destitution des maires élus remplacés par des administrateurs nommés par le gouvernement AKP. Et de dénoncer la levée de l’immunité parlementaire pour onze députés du HDP, et des arrestations massives de militants HDP. Le procès « Kobanê » toujours en cours devant les tribunaux turcs sera aussi évoqué.
Comme dans le rapport précédent, le MRAP interpellera les différents rapporteurs et leur demandera une attention particulière sur la situation préoccupante en Turquie : qu’ils programment, notamment, une visite dans le pays.