Dans un communiqué publié le 15 février, à l’occasion du 22e anniversaire de l’enlèvement d’Abdullah Öcalan par la Turquie, le Mouvement de la Paix a appelé à la libération du leader kurde ainsi que de tous les prisonniers politiques, réclamant par ailleurs le retrait du PKK de la liste des organisations terroristes.

Dans un communiqué publié le 15 février, à l’occasion du 22e anniversaire de l’enlèvement d’Abdullah Öcalan par la Turquie, le Mouvement de la Paix a appelé à la libération du leader kurde ainsi que de tous les prisonniers politiques, réclamant par ailleurs le retrait du PKK de la liste des organisations terroristes.

Le leader kurde Abdullah Öcalan a été enlevé au Kenya le 15 février 1999, par les services secrets turcs, avec le soutien de plusieurs puissances internationales. Depuis, il est détenu en isolement sur l’île-prison d’Imrali. À l’occasion du 22e anniversaire de cet événement sombre dans l’histoire kurde, le Mouvement de la Paix a publié un communiqué intitulé « Liberté pour A. Öçalan et tous les prisonniers politiques de Turquie, une nécessité pour construire la paix dans cette région », dans lequel l’ONG appelle à la libération d’un des « plus anciens prisonniers politiques dans le monde »

Soulignant que les conditions de détention du dirigeant kurde sont « inhumaines et contraires aux conventions de Genève », le communiqué ajoute que son sort « ressemble à celui de plus de 10000 prisonniers politiques en Turquie, journalistes, avocats, syndicalistes mais aussi des élus qui, juste après leur élection démocratique, ont été démis de leurs fonctions et remplacés par des fonctionnaires nommés par le gouvernement ». Parmi ces prisonniers, a précisé le Mouvement de la Paix, « figurent les deux co-présidents du HDP (Parti démocratique des Peuples), un homme et une femme, Selahattin Demirtaş et Figen Yuksekdag. »

« Le Tribunal Permanent des Peuples, ajoute le communiqué, dans ses conclusions en mai 2018 dans le Parlement européen de Bruxelles, a comparé la lutte du PKK et d’A. Öçalan à celle des résistants français pendant la deuxième guerre mondiale. Il affirme qu’en aucun cas, ce combat ne peut être assimilé au terrorisme dont on accuse souvent le PKK. »

Rappelant en outre que la participation des Kurdes, dans le cadre d’une alliance avec les USA, la France, la Russie, le Royaume-Uni notamment, a été déterminante dans la chute de ʺl’État islamiqueʺ », le Mouvement de la Paix a déploré la rupture de cette alliance après la défaite de Daesh et de ses avatars. Le communiqué évoque également « les très graves menaces sur la région de Sinjar (Shengal) », au nord de l’Irak. « Tout doit être fait, a dit l’ONG, pour éviter aux Yézidis de nouveaux bains de sang. L’Union européenne et l’OTAN doivent cesser leur soutien inconditionnel à la Turquie d’Erdogan. »

Le Mouvement de la Paix a insisté par ailleurs sur la nécessité de mettre en œuvre les droits de tous les peuples, y compris des Kurdes, afin de rétablir la paix et la démocratie « dans cette région du monde »

En conclusion, l’ONG a appelé la France et l’Union européenne à « enlever le PKK de la liste des organisations terroristes » et à mettre un terme aux mesures de gel des avoirs prises à l’encontre des militants kurdes en France. Et d’ajouter : « Abdullah Öçalan, avec tous les prisonniers politiques de Turquie, doit être libéré immédiatement et sans conditions. »