La grève de la faim en alternance à durée indéterminée lancée par les prisonniers du PKK et du PAJK dans les prisons turques pour protester contre l'isolement du leader kurde Abdullah Öcalan et les violations massives des droits dans les prisons le 27 novembre 2020, se poursuit.

La grève de la faim en alternance à durée indéterminée lancée par les prisonniers du PKK et du PAJK dans les prisons turques pour protester contre l’isolement du leader kurde Abdullah Öcalan et les violations massives des droits dans les prisons le 27 novembre 2020, se poursuit.

Le journaliste kurde Nedim Türfent, détenu à la prison de haute sécurité de la province de Van, a annoncé sa participation au 26ème groupe de grève de la faim.

Türfent est emprisonné en Turquie depuis mai 2016, accusé d’« appartenance à une organisation terroriste ». Le journaliste travaillait dans le nord-Kurdistan (Turquie) en tant que correspondant de l’agence de presse Dicle (DIHA), qui a été fermée par décret présidentiel après la tentative de coup d’État militaire du 15 juillet 2016.

Türfent a déclaré ce qui suit dans un message qu’il a envoyé par l’intermédiaire de sa famille:

« Prenant la pandémie comme une aubaine, le ministère de la Justice a étendu l’isolement exécuté sur Imralı à toutes les prisons du pays. Des efforts sont déployés pour couper le souffle aux prisonniers en les soumettant à un isolement strict. Comme tous nos droits ont été suspendus, je lance une grève de la faim de 5 jours à partir d’aujourd’hui pour faire entendre la voix contre l’isolement. La fin de l’isolement nous donnera à tous un souffle. »

CONTEXTE

Türfent avait déjà signalé des abus de pouvoir de la part de fonctionnaires. Plus précisément, il s’agissait d’un enregistrement vidéo d’août 2015 de la province de Hakkari, au nord du Kurdistan. La vidéo montrait une unité spéciale des forces de sécurité turques menottant plusieurs dizaines d’ouvriers du chantier et les forçant à s’allonger par terre avec des rugissements, des insultes racistes, des menaces.

Vers la fin de la vidéo, la phrase suivante peut être entendue: « Maintenant, vous ressentirez le pouvoir des Turcs! Je connais vos visages maintenant. Quiconque nous trompe doit s’attendre aux conséquences. Qu’est-ce que cet état vous a fait? Maintenant, vous ressentirez la puissance des Turcs. »

Après que Nedim Türfent eut rapporté l’incident, il a été menacé à plusieurs reprises, notamment par des membres du JİTEM (service de renseignement de la gendarmerie turque) avant d’être finalement arrêté sur la base d’enquêtes fictives. L’acte d’accusation contre le journaliste a été rédigé pour la première fois après avoir été détenu pendant 13 mois. L’avocat responsable a trouvé des preuves suffisantes dans les activités et articles journalistiques de Türfent pour exiger une peine de prison de plus de 22 ans.

Le 15 décembre 2017, Nedim Türfent a finalement été condamné à sept ans de prison pour appartenance à un groupe terroriste. Plus tard, la durée a ensuite été prolongée à huit ans et neuf mois en raison de la « poursuite des conclusions ».