Le HDP lance un appel urgent pour le procès du Comaire destitué de Diyarbakir

Privé de son mandat électoral le 19 août 2019 par décret-loi pour être remplacé à la tête de la Mairie métropolitaine de Diyarbakir (Amed) par le préfet de la province, Adnan Selçuk Mizrakli est détenu depuis le 22 octobre 2019. La deuxième audience de son procès se tiendra le 10 février 2020, à 10h35, devant la 9ème chambre de la Cour criminelle de Diyarbakir. M. Mızraklı participera à l’audience via un système de visioconférence.

Hişyar Özsoy, député et vice-président du HDP (Parti démocratique des Peuples) a lancé un appel urgent, étant donné l’accélération de la procédure engagée contre M. Mızraklı. 

À cet égard, il a déclaré ce qui suit : « Lors de la première audience tenue le 25 novembre 2019, le tribunal a transmis le dossier au parquet pour avis. Le ministère public a préparé et soumis un avis à la hâte avant la deuxième audience (prévue pour le 10 février 2020). L’avis cite, comme preuves d’ « activités terroristes », l’appartenance de M. Mızraklı au Congrès pour une Société démocratique (DTK) et à l’Association humanitaire Sarmasik ». Sarmaşık qui comptait parmi les plus grandes ONG de la région kurde a été interdite par un décret gouvernemental pris en application de l’état d’urgence. Quant au DTK, il est toujours actif avec son siège à Diyarbakir. Les représentants du DTK ont même été officiellement invités au Parlement turc pour exprimer leur point de vue sur une nouvelle Constitution ».

Le Député de Diyarbakir a poursuivi comme suit : « Il est extrêmement inhabituel qu’un tribunal turc, même partial, demande l’avis juridique de l’accusation dès la première audience. Tout aussi inhabituelle est la célérité du parquet dans la préparation et la présentation de son avis, alors même que M. Mizrakli n’a pas terminé la présentation de sa défense. La Cour tente évidemment de condamner M. Mızraklı le plus tôt possible pour justifier la révocation et l’arrestation des maires kurdes – une décision largement critiquée en Turquie et à l’étranger. En d’autres termes, la Cour fournira une couverture juridique à la décision du gouvernement de révoquer et d’arrêter les maires kurdes ».

Le HDP appelle en conséquence des délégations internationales à observer cette audience cruciale dans le « procès expéditif fait à un Maire kurde élu démocratiquement », procès qui illustre, selon lui, l’état actuel du système judiciaire, des libertés politiques et de la démocratie en Turquie.