Suite à l’attaque du camp de réfugiés de Makhmur au Sud-Kurdistan (Irak), l’association française Solidarité et Liberté qui mène des actions humanitaires dans ce camp depuis plus de 15 ans, a publié un communiqué dans lequel elle pose la question de savoir comment une telle attaque a pu se produire « dans une zone sous contrôle du gouvernement de Bagdad et de lʼONU ». Rojinfo vous fait part de ce communiqué :
« Le camp de réfugiés, de Chahid Rustom, situé à proximité de la ville de Makhmur dans la province de Ninive, sous administration des autorités de Bagdad, a fait lʼobjet dʼun acte de guerre qui a provoqué de nombreuses victimes.
LʼONG Solidarité & Liberté condamne ce crime commis à lʼencontre de populations civiles.
Depuis plus de 15 ans, notre organisation y mène des missions humanitaires en partenariat avec lʼUNHCR (Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies) dans les domaines de lʼaide à la scolarité, lʼaccès aux soins et à lʼautosuffisance alimentaire.
Plus de 15 000 personnes, dont 5 000 enfants, kurdes originaires de Turquie étaient ainsi placées sous protection des Nations Unies.
Ces populations ont eu à faire face en 2014 à une attaque des terroristes de Daesh qui après avoir occupé la ville de Makhmur ont tenté de prendre le contrôle de ce camp de réfugiés. Leurs assaillants ont pu être repoussé grâce à la constitution dʼune milice dʼautodéfense et lʼintervention des forces militaires du PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan).
Alors que la plupart des médias font état de lʼexplosion dʼune voiture kamikaze à lʼentrée du camp, les informations fournies par les autorités locales indiquent quʼil sʼagirait de bombardement aérien visant, le centre du camp, les bâtiments des forces dʼautodéfense et de nombreuses habitations.
Au regard de ces éléments nous sommes en droit de nous interroger sur ; comment une telle attaque a tʼelle pu se produire dans une zone sous contrôle du gouvernement de Bagdad et de lʼONU ?
Solidarité & Liberté demande que toute la lumière soit faite sur les circonstances de cette violation des conventions internationales de protection des réfugié-e-s, afin dʼen déterminer les responsables et souhaite que la France membre de la coalition internationale saisisse les instances appropriées de lʼONU. »