Après une attaque de l’armée irakienne contre des positions des Asayîsh (forces de sécurité autonomes), la situation à Shengal s’est à nouveau envenimée.
L’armée irakienne a lancé, lundi midi, une attaque contre la région yézidie de Shengal dans le sud du Kurdistan (nord de l’Irak).
La région, principale zone de peuplement des Kurdes yézidis, est attaquée par les troupes irakiennes avec un grand nombre de véhicules blindés, de chars, d’artillerie et d’armes lourdes.
Prenant pour cible les Unités de Résistance de Shengal (YBŞ), les unités de femmes de Shengal (YJŞ) et les Asayîsh, les forces irakiennes tentent de pénétrer dans le district avec une importante force militaire, alors que de violents affrontements sont signalés.
Plus tôt dans la journée, les troupes irakiennes ont attaqué les positions des YBŞ, ce qui a conduit à des échanges de tirs avec l’armée irakienne dans le district de Sinunê où une brève escarmouche avait eu lieu dimanche soir et où les forces de sécurité yézidies avaient réussi à forcer les troupes irakiennes à faire demi-tour.
Plus tôt dans la journée de dimanche, l’armée irakienne a commencé à encercler les postes de contrôle des Asayîsh à Dîgurê, Sinunê et Xanesor.
Dans le cadre d’un accord conclu le 9 octobre 2020, en dehors de toute participation des représentants yézidis de la région, le Gouvernement irakien et le Parti démocratique du Kurdistan (PDK, dominé par le clan Barzani) ont décidé de dissoudre l’Administration autonome de Shengal proclamée à la suite des attaques de l’État islamique (EI) contre les Yézidis de la région. L’objectif de l’accord est de partager le pouvoir de la région entre Erbil et Bagdad, deux forces qui avaient fui lors des attaques de l’EI contre les Yézidis. Jusqu’à présent, la mise en œuvre de cet accord a échoué en raison de la résistance déterminée de la population.