La représentation allemande de l’AANES appelle l’OTAN à enrayer les plans d’invasion turcs dans le nord de la Syrie, avertissant qu’une invasion signifierait la renaissance de l’EI.
Dans un communiqué publié ce mercredi, la représentation allemande de l’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie (AANES) appelle l’OTAN à mettre un terme aux menaces d’invasion proférées par le président turc Erdogan, avertissant qu’une nouvelle guerre dans le nord de la Syrie conduirait à la résurgence de l’État islamique (EI) :
« Le 29 juin, le sommet de l’OTAN débute à Madrid. La Veille, il a été annoncé que la Turquie avait levé son véto à l’adhésion de la Finlande et de la Suède. Ces trois pays ont signé un mémorandum trilatéral sous les auspices du secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg. Dans ce mémorandum, ils expriment en termes généraux leur soutien à la « coopération dans la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations, qui constitue une menace directe pour la sécurité nationale des Alliés ainsi que pour la paix et la sécurité internationales ». Par ailleurs, le président turc Erdogan a de nouveau annoncé lundi une invasion du nord et de l’est de la Syrie. Au cours des dernières années, l’armée turque a attaqué à plusieurs reprises la région autonome, en violation du droit international. »
« Dans ce contexte, déclare Khaled Davrish, co-représentant de l’AANES en Allemagne, les membres de l’OTAN devraient suivre l’exemple des États-Unis et condamner clairement les plans d’invasion de la Turquie. L’occupation turque et les attaques continues de drones et d’artillerie constituent des menaces majeures pour la sécurité de la population. En outre, des prisons abritant de nombreux combattants de l’EI se trouvent près de la frontière. Cela doit être clair pour tout le monde : une invasion de la Turquie signifie la renaissance de l’EI. »
Le représentant de l’AANES a rappelé qu’en réponse à une question de Gökay Akbulut, membre du Bundestag, le gouvernement allemand avait clairement indiqué, le 3 juin, qu’il ne soutenait pas une invasion de la Turquie dans le nord et l’est de la Syrie : « Le gouvernement allemand a appelé à plusieurs reprises la Turquie à poursuivre ses intérêts sécuritaires en Syrie par des moyens politiques et non militaires. »
Viyan Toubal, co-représentante de l’AANES en Allemagne, a ajouté : « Le ministre de la Défense, M. Lambrecht, doit dire sans ambages à la Turquie, lors du sommet de l’OTAN, qu’une invasion du nord et de l’est de la Syrie n’aura aucun soutien de l’OTAN. L’administration autonome est prête à travailler à une solution diplomatique dans le respect du droit international. »