Tandis que la bataille pour le contrôle de la capitale libyenne continue à faire rage entre les forces du maréchal Haftar (ANL) et celles de Fayez el-Sarraj (GNA), les puissances impérialistes fondent leur commerce de l’armement sur le dos d’une probable guerre civile.
En effet, depuis l’appel du maréchal Haftar à marcher sur Tripoli et l’arrivée de l’Armée nationale libyenne aux portes de la capitale, la communauté internationale appelle au calme pour éviter une guerre civile. L’embargo des Nations unies décidé en 2011 est donc à l’ordre du jour, mais violé par les puissances impérialistes comme la Turquie. Cette dernière a servi les milices anti-Haftar de nouveaux matériels militaires, en violation de l’embargo. Ainsi, parti le 9 mai du port de Samsun [Turquie], le cargo est arrivé neuf jours plus tard à Tripoli, où il a livré une trentaine de véhicules blindés « Kirpi » de type MRAP.
Face à cette situation, le conseil de sécurité des Nations Unies a voté une résolution le 10 juin 2019 prolongeant d’un an supplémentaire l’embargo sur les armes destinées à la Libye. Mais cette protection se révèle insuffisante puisque le Nord Libyen (Misrata et Benina) accueille régulièrement l’appareil C-17 de la force aérienne des Etats-Unis qui décolle de différents aéroports : Ramstein (Allemagne), aéroport international de Djibouti (français) ou encore de la Canée (Grèce) de Brize Norton (Roaume-Uni) et de l’aéroport de Trapani Birgi (Italie).
Sachant que le port de Misrata est tenu par des milices affiliées aux Frères Musulmans, le commerce d’armes renforce indirectement la place des Frères Musulmans dans cette guerre. Les puissances impérialistes sont obligées de s’affilier à ces milices puisqu’elles ont des intérêts très importants dans l’exploration et la production du pétrole libyen : l’Italie avec ENI, la France avec Total ou encore la Russie avec Rosnef. En effet, dès Mars 2018, Total a annoncé l’acquisition de la société Marathon Oil Libya Limited pour 450M$.
Par Hêvî Léon