La députée Saliha Aydeniz a dénoncé l’hypocrisie du président turc Erdoğan après que celui-ci ait condamné les bombardements en Palestine
Conférence de presse du DBP mercredi à Diyarbakir. Au centre, Saliha Aydeniz, députée et coprésidente du DBP

La députée kurde Saliha Aydeniz a dénoncé l’hypocrisie du président turc Erdoğan, après que celui-ci ait condamné les bombardements en Palestine, alors même que la Turquie bombarde le Rojava depuis une semaine.

Les manifestations de soutien au Hamas prolifèrent ces derniers jours en Turquie, encouragées par la coalition islamo-nationaliste au pouvoir dans le pays. C’est ainsi que la métropole kurde de Diyarbakir a été témoin, samedi dernier, d’un rassemblement organisé par le parti islamiste Hüda Par pour célébrer la « victoire » du Hamas, le jour même des attaques terroristes en Israël.

C’est dans ce contexte que le Parti des Régions démocratiques (DBP) a tenu mercredi une conférence de presse à Diyarbakir. Saliha Aydeniz, députée et coprésidente du DBP, a évoqué au cours de la conférence les attaques menées par la Turquie dans la région autonome du nord et de l’est de la Syrie: « Depuis le 5 octobre, l’armée turque bombarde les hôpitaux et les réseaux d’eau et d’électricité de la région. Ces attaques ne sont pas différentes de celles menées par l’EI et d’autres organisations islamistes. Ce sont des crimes contre l’humanité, mais le monde entier se tait. »

Rappelant que le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, avait annoncé il y a une semaine la destruction des infrastructures vitales au Rojava et que Netanyahu avait fait de même pour Gaza, Mme Aydeniz s’est dite consternée par le silence de la communauté internationale face aux propos de Fidan, « alors que le monde entier réagit aux déclarations de Netanyahu ».

La députée kurde a fustigé en outre la déclaration faite ce mercredi par le président turc Recep Tayyip Erdoğan suite à de nouveaux raids aériens de l’armée israélienne sur Gaza : « Erdoğan reproche à Israël de bombarder des lieux de culte, des hôpitaux et des écoles. Où sont les droits humains?, demande-t-il. Nous lui rappelons que l’armée Turque a bombardé une mosquée à Makhmour et un hôpital à Dêrik, qu’elle a blessé cinq femmes dans un champ de coton et assassiné deux enfants de neuf et dix ans à Aïn Issa. Nous lui retournons donc sa question: Où sont les droits humains ? »

Appelant la communauté internationale à prendre position contre ces attaques, Saliha Aydeniz a ajouté : « Si l’on veut démocratiser le Moyen-Orient, on doit résoudre les questions kurde et palestinienne. Nous en appelons aux Nations unies : Il ne suffit pas de rédiger des rapports. L’ONU doit enfin assumer ses responsabilités. Elle doit mettre fin aux violations des droits humains dans les régions occupées d’Afrin, de Serêkaniyê et de Girê Spî au nord de la Syrie. Nous appelons également la Russie, les Etats-Unis et la France à fermer l’espace aérien au-dessus du Rojava. »

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