Un hôpital a été complètement détruit par un bombardement turc dans la région de Dêrik, au nord-est de la Syrie.
Les restes de l'hôpital bombardé par la Turquie dans le nord-est de la Syrie

Un hôpital a été complètement détruit par un bombardement turc dans la région de Dêrik, au nord-est de la Syrie. Pour l’heure, le bilan humain de l’attaque est inconnu.

Un hôpital a été entièrement détruit lors d’un raid aérien de l’armée turque à Dêrik (Al-Malikiya), dans la région autonome du nord et de l’est de la Syrie. Pour l’heure, on ignore si le bombardement a fait des victimes. L’incident n’a été connu que vendredi midi, car le réseau téléphonique ne fonctionne plus dans une grande partie de la région en raison d’une panne d’électricité généralisée suite à une vague massive de bombardements aériens de la Turquie visant les infrastructures énergétiques. Les forces d’intervention recherchent d’éventuelles victimes.

Situé dans la localité de Girê Vira, au sud-est de Dêrik, l’hôpital bombardé la nuit dernière faisait office de clinique pour les personnes infectées par le Covid-19. L’hôpital Corona était le seul point d’accueil pour de nombreuses personnes dans la campagne de Dêrik. Les attaques aériennes délibérées contre les hôpitaux constituent des crimes de guerre selon le droit international.

Offensive aérienne contre des infrastructures vitales

Jeudi, la Turquie a mené des frappes aériennes intensives contre de nombreuses infrastructures civiles dans le nord de la Syrie. De nombreux drones tueurs et avions de combat ont pénétré dans l’espace aérien contrôlé par les Etats-Unis, bombardant des installations vitales telles que des stations de distribution d’électricité, des stations de pompage d’eau, des installations de production de pétrole et de gaz ainsi que des stations-service, des barrages hydrauliques, des usines, un camp de personnes déplacées et plusieurs villages. Les infrastructures énergétiques de Hassaké, Qamishlo et Amûdê, entre autres, ont été détruites et de larges parties de ces régions sont privées d’électricité.

Jusqu’à présent, plus de quarante installations ont été bombardées. De nombreuses cibles ont été frappées à plusieurs reprises, a expliqué vendredi l’Asayîsh, la force de sécurité interne de la région autogérée. Selon l’Asayîsh, les frappes aériennes turques ont fait douze morts et autant de blessés. Six des morts sont des membres de l’Asayîsh, les autres des civils.

Agressions militaires annoncées par Hakan Fidan

La Turquie justifie son agression militaire par le droit à la légitime-défense et aux représailles. Mercredi, le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan avait prétendu que les auteurs de l’attaque menée dimanche dernier contre le ministère de l’Intérieur à Ankara avaient été formés dans le nord de la Syrie, d’où ils étaient entrés en Turquie. Il avait ainsi pointé du doigt les infrastructures du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et des Unités de Protection du peuple (YPG) en Irak et en Syrie comme des “cibles légitimes”. Les allégations de Fidan ont été démenties le jour-même par les Forces démocratique syriennes (FDS). “La Turquie cherche des prétextes pour légitimer ses attaques incessantes contre notre région et justifier de nouvelles opérations militaires”, a déclaré le commandant des FDS Mazlum Abdi.

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