Tandis que la Turquie continue de baisser le niveau de l’Euphrate, diminuant la part d’eau de la Syrie, l’OSDH met en garde contre une catastrophe humanitaire imminente.
Alors que le gouvernement turc continue de baisser le débit de l’Euphrate pour la deuxième année consécutive, ne délivrant à la Syrie que 200 mètres cubes d’eau par seconde en moyenne, au lieu des 500 mètres cubes prévus par un accord international signé entre la Turquie, la Syrie et l’Irak en 1987. Face à la baisse du niveau de l’eau, l’autorité agricole de Raqqa a appelé les agriculteurs à recourir à un nouveau plan qui consiste à cultiver 25% de la superficie des terres en maïs jaune.
La baisse en amont du débit de l’Euphrate qui est la principale source hydraulique pour la consommation, l’irrigation et la production d’électricité dans le nord de la Syrie, impacte non seulement l’activité agricole mais aussi l’élevage.
L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a renouvelé son avertissement concernant une catastrophe environnementale menaçant la sécurité alimentaire dans la région de Cizire (Jazira) et une crise humanitaire qui menace près de deux millions et demi de personnes dans différentes régions du nord de la Syrie, notamment Raqqa, Hassaké, Deir ez-Zor et Kobanê.
Le captage de d’eau par la Turquie et la sécheresse subséquente qui affecte Deir ez-Zor et d’autres régions du nord et de l’est de la Syrie ont entraîné la pollution de l’eau et la dispersion des déchets sur de grands espaces du fleuve. La baisse du niveau de l’Euphrate menace les cultures d’été qui sont irriguées avec l’eau du fleuve dans la région du nord-est de la Syrie, en particulier à Deir ez-Zor.
Dans ce contexte, un responsable des affaires hydrauliques de Deir ez-Zor a commenté la question de la baisse du niveau d’eau de l’Euphrate, mettant en garde contre une catastrophe imminente : « La baisse de l’approvisionnement des stations d’eau affecte les terres agricoles et les élevages de bétail. Plusieurs stations d’eau sur la ligne occidentale ont été mises hors service. Il s’agit notamment de la station Al-Kebar, une grande station qui alimente cinq villages, de la station Al-Saghir et de la station Al-Sa’wa. Les habitants des régions concernées sont contraints d’acheter des réservoirs d’eau à des prix élevés, sans parler de la pollution croissante de l’eau du fleuve. »
Le fonctionnaire a également souligné que la sécheresse avait de graves répercussions sur les cultures, en particulier les cultures d’été comme les légumes et le coton. Il a appelé les Nations Unies et les organisations humanitaires à mettre fin aux violations de la Turquie et à déployer des efforts diligents pour résoudre ce problème social, humanitaire et économique.
D’autre part, un agriculteur de 54 ans connu sous le nom de Taha Al-Ahmed, originaire de la campagne de Deir ez-Zor, a déclaré : « La baisse du niveau de l’eau nous affecte beaucoup, car nous vivons de l’agriculture et nous dépendons de l’eau de l’Euphrate pour l’irrigation. S’il n’y avait pas d’eau, nous ne nous serions pas installés dans cette région. Cette saison, le blé n’a pas poussé, faute d’irrigation suffisante. »