29 organisation kurdes demandent dans une lettre commune la révocation de l'accord sur Shengal conclu entre Bagdad et Hewler (Erbil).
Manifestation à Shengal contre un accord conclu entre Bagdad et Hewlêr concernant la région majoritairement yézidie

29 partis et institutions kurdes en Europe ont rédigé une lettre commune demandant la révocation de l’accord conclu en octobre dernier entre Bagdad et Hewler (Erbil) sur Shengal.

29 partis et organisations kurdes en Europe ont adressé une lettre aux ministres des affaires étrangères des États-Unis, de la France, de l’Allemagne, de l’Irak et de la Grande-Bretagne, ainsi qu’au représentant de l’ONU pour l’Irak, afin de leur faire part de leurs inquiétudes concernant la région majoritairement yézidie de  Shengal (Sinjar) et dénoncer l’accord sur Shengal conclu en octobre dernier entre Bagdad et Hewler (Erbil).

Parmi les signataires, figurent les deux principaux partis d’opposition du Sud-Kurdistan (Irak) – l’Union patriotique du Kurdistan et le Gorran -, ainsi que le Parti de l’Union démocratique (PYD, Syrie), le Congrès de la société démocratique kurde en Europe (KCDK-E, organisation faîtière des associations kurdes en Europe) et le Mouvement des Femmes kurdes en Europe (TJK-E). « Nous attendons de vous, ont souligné les signataires de la lettre, un impact positif sur les gouvernements de Bagdad et de Hewler et une contribution à une solution commune avec les représentants du peuple yézidi. »

La lettre est la suivante :

« En tant que partis et institutions du Kurdistan en Europe, nous sommes profondément préoccupés par la situation actuelle et l’avenir de Shengal, qui revêt une importance stratégique pour les Yézidis du monde. Nous espérions qu’un changement radical de perspective se produirait après le génocide perpétré par l’État islamique en 2014 contre les Yézidis.

Malheureusement, nous constatons avec regret que les gouvernements de Bagdad et de Hewler n’ont tiré aucune leçon de ce génocide et que leurs approches à l’égard des yézidis n’ont pas changé.

L’accord entre Bagdad et Hewler ne tient pas compte de la volonté de la communauté yézidie, de ses réalisations, des institutions démocratiques qui ont été créées avec de grands efforts ; il favorise le rétablissement des conditions qui ont conduit au génocide. Cet accord, conclu sans le consentement de la communauté yézidie, n’a aucune légitimité et aucune validité pour les yézidis du monde entier. Une solution est possible non pas en détruisant les acquis existants, mais en améliorant et en rendant les opportunités et les institutions existantes permanentes.

La communauté yézidie a besoin d’une administration démocratique et pluraliste dans laquelle elle puisse vivre en paix et dans la tolérance avec ses voisins.

À la suite des menaces d’Erdogan, qui est en contact avec toutes les organisations djihadistes du Moyen-Orient et les soutient, le gouvernement irakien et le gouvernement d’Erbil tentent de supprimer la volonté des Yézidis au nom des « lois et de l’ordre étatique » en utilisant la violence contre les Yézidis. C’est un soutien réel à la politique du génocide. »