Condamnant les crimes de guerre commis par la Turquie au Rojava, la KCK exhorte la communauté internationale à sortir de son silence
La Turquie a lancé le 13 janvier une nouvelle vague de bombardements visant les infrastructures vitales du Rojava

Condamnant les crimes de guerre commis par la Turquie au Rojava, la KCK exhorte la communauté internationale à sortir de son silence et à prendre position.

L’Union des Communautés du Kurdistan (KCK) condamne les attaques de la Turquie contre la région autonome du nord et de l’est de la Syrie, les qualifiant de crimes de guerre. Dans une récente déclaration, les coprésidents du conseil exécutif de la KCK rappellent que le silence général sur les crimes du régime d’Erdoğan et l’escalade des conflits au Moyen-Orient sont criminels. L’ONU, la coalition internationale et toutes les puissances présentes en Syrie doivent prendre position à ce sujet, le gouvernement de Damas et les Etats arabes doivent également réagir, déclare l’organisation faîtière du mouvement kurde. Pour cela, une pression politique doit être exercée, peut-on lire dans la déclaration dont nous partageons ci-dessous la traduction en français.

Nous condamnons les attaques brutales de la Turquie

L’Etat turc attaque le Rojava [Kurdistan occidental/nord de la Syrie] depuis le 13 janvier 2024 dans le cadre de ses plans génocidaires. Ces attaques se poursuivent depuis quatre jours. Une fois de plus, des avions de combat et des drones ont attaqué des zones résidentielles, des infrastructures, des sites de production d’hydrocarbures, des installations énergétiques, des entrepôts, des hôpitaux et des écoles. Nous condamnons fermement ces attaques brutales et odieuses de l’État colonialiste turc. L’Etat turc a ainsi une fois de plus montré au monde entier à quel point il est hostile aux Kurdes et aux peuples et à quel point il est indifférent à l’humanité et à la morale.

L’hostilité du gouvernement turc envers les Kurdes est maladive

Nous avons souligné dans nombre de nos déclarations que l’Etat turc a une mentalité anti-kurde et qu’il veut occuper le Rojava dans le cadre de sa politique génocidaire. Il ne cesse de le prouver par ses attaques inhumaines. L’hostilité envers les Kurdes au sein de l’État turc et du gouvernement de Tayyip Erdoğan a atteint un niveau maladif. Les dégâts causés par cette mentalité malade, qui se développe comme une tumeur, augmentent chaque jour. L’élimination de cette mentalité malade ne profitera pas seulement au peuple kurde, mais à tous les peuples du Moyen-Orient, en particulier aux peuples de Turquie, et à l’humanité tout entière.

Le silence sur les crimes de guerre est criminel

L’État colonialiste turc commet des crimes de guerre au vu et au su de tous. Les attaques contre le Rojava sont des crimes de guerre, et l’État turc commet également le crime de génocide en perpétuant des massacres. La destruction des dépôts d’approvisionnement, des stations d’électricité, d’eau et d’énergie, qui prive des villes entières d’électricité, d’eau, de pain et de carburant, est un grave crime de guerre. L’État turc a commis ces crimes à plusieurs reprises sous les yeux du monde. Pourtant, le monde reste muet. Cette attitude est inacceptable. Se taire face aux attaques de l’État turc, c’est être partenaire des attaques, des crimes de guerre et du génocide de l’État turc. Cette attitude est criminelle et ne diffère pas fondamentalement de ce que fait l’État turc.

La communauté internationale doit prendre position

En premier lieu, les Nations unies (ONU) doivent prendre position contre ces attaques inhumaines et ces crimes de guerre de l’État turc, les déclarer inacceptables et prendre des mesures. D’autres institutions internationales doivent également prendre position dans ce sens et s’opposer à l’invasion, à l’annexion et aux attaques génocidaires de l’Etat turc. Les forces de la coalition au Rojava doivent prendre position non seulement contre les attaques de l’EI, mais aussi contre toutes les attaques. Il est inacceptable de prendre position contre l’EI et de rester silencieux face aux attaques de l’Etat turc. Une coalition de plus de 70 pays est présente dans le nord et l’est de la Syrie. Si elle ne s’oppose pas aux attaques contre le Rojava, ni à celles de l’État turc, pourquoi se trouve-t-elle au Rojava ?

Erdoğan veut faire escalader la guerre au Proche-Orient

Par sa politique, l’Etat turc ne nuit pas seulement au peuple kurde, il nuit à toute la région. Le gouvernement d’Erdoğan veut amplifier la guerre et l’étendre au Proche-Orient. C’est la base de sa politique. Il veut entraîner le monde dans un conflit et le dresser contre les Kurdes et les Kurdes les uns contre les autres. C’est ce qu’il veut faire en lançant des attaques en Irak, en Syrie, au Sud-Kurdistan et au Rojava. D’ici, nous appelons une nouvelle fois l’ONU et les organisations internationales compétentes ainsi que les troupes de la coalition et les Etats présents au Rojava à ne pas se taire face à ces attaques et à ces crimes de guerre, et à prendre position.

Les habitants du Rojava résistent

Jusqu’à présent, les habitants du Rojava ont fait preuve de la résistance et de l’attitude nécessaires face aux attaques de l’État turc. Nous saluons cette attitude de résistance de la population du Rojava. Par ses attaques, l’Etat colonialiste turc veut intimider les habitants du Rojava et du nord-est de la Syrie, les priver de leurs possibilités et les pousser à quitter leur pays et à migrer. Il veut ainsi réaliser ses plans génocidaires. C’est l’objectif principal de ces attaques. Les habitants du Rojava sont conscients de cette réalité et doivent poursuivre leur attitude en renforçant encore leur résistance et leur unité et en faisant échouer ce plan de l’ennemi. Arrêter les attaques et être libre n’est possible que par la lutte. Les habitants du Rojava le savent et le reconnaissent, ils doivent maintenir cette position.

La Syrie et les États arabes doivent prendre position

L’État syrien doit également prendre position contre les attaques et les crimes de guerre de l’État turc et ne pas les accepter. L’unité et la liberté de la Syrie ne sont possibles que si l’on s’oppose aux attaques de l’État turc et aux bandes qu’il alimente et dirige. Pour cela, l’État syrien doit agir et lutter avec les peuples du nord et de l’est de la Syrie contre l’invasion, l’annexion et les attaques génocidaires de l’État turc. L’opinion publique arabe et les États arabes doivent également réagir aux attaques de l’État turc, les rejeter, s’y opposer et prendre position.

Créer une pression politique et exiger des prises de position

Dans les quatre parties du Kurdistan et à l’étranger, le peuple kurde doit se mobiliser pour le Rojava et le défendre. Nos amis et toutes les forces démocratiques révolutionnaires doivent se solidariser avec le peuple kurde et défendre la révolution du Rojava. La révolution du Rojava est l’héritage commun de toute l’humanité. Les révolutionnaires et les socialistes, les peuples, les femmes et toutes les forces démocratiques doivent se positionner clairement, créer une pression politique par leur attitude et obliger tout le monde à prendre position. On ne peut plus se taire face aux attaques que l’État turc a commises et continue de commettre depuis le 13 janvier 2024. Nous condamnons une nouvelle fois avec la plus grande fermeté les attaques inhumaines de l’État turc et appelons chacun à prendre ses responsabilités et à prendre position contre les attaques et les crimes de guerre de l’État turc.

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