La KCK appelle à agir contre les condamnations à mort prononcées par le KRG à l'encontre de deux Kurdes accusés du meurtre d’un chef du MIT
Photos de Mazlum Dag et Abdurahman Er en garde à vue

Qualifiant d’inadmissible la peine de mort prononcée par le gouvernement régional du Sud-Kurdistan (Irak) à l’encontre de deux jeunes Kurdes accusés du meurtre d’un chef des services de renseignement turcs, l’Union des Communautés du Kurdistan a appelé à agir contre ces condamnations.

Le 10 février 2020, un tribunal du Sud-Kurdistan avait prononcé la peine capitale à l’encontre de Mazlum Dag et Abdurahman Er, une condamnation confirmée en septembre dernier par la Cour d’appel. L’Union des communautés du Kurdistan (KCK) a publié un communiqué appelant à agir pour empêcher l’exécution et obtenir la libération des deux Kurdes accusés du meurtre, le 17 juillet 2019, d’un chef des services de renseignement turcs (MIT), Osman Köse, dans la capitale du Sud-Kurdistan, Hewler (Erbil).

Dénonçant une sentence de mort prononcée dans le cadre d’un simulacre de procès et à l’issue d’une enquête bâclée « dont le seul but est de satisfaire la Turquie », l’organisation faîtière du mouvement kurde a souligné que l’agent du MIT assassiné avait été envoyé par la Turquie pour « massacrer des militants kurdes » au Sud-Kurdistan où il travaillait sous la protection du Gouvernement régional du Kurdistan (KRG).

« Il n’est pas étonnant, a déclaré la KCK, qu’un jeune Kurde veuille abattre les criminels qui veulent soumettre les Kurdes à un génocide. Tout jeune kurde peut considérer comme une provocation le fait que de tels criminels vivent au Kurdistan, dans le confort et sous protection. » Et d’ajouter que, quels que soient les auteurs de l’assassinat d’Osman Kose, la peine de mort est inacceptable pour les kurdes des quatre parties du Kurdistan, d’autant plus qu’elle a été prononcée par une instance prétendant juger au nom du peuple kurde.

Le communiqué donne par ailleurs des détails sur les fonctions réelles de la personne tuée qui se faisait passer pour un diplomate : « Se cachant sous une identité diplomatique, il a travaillé à la collecte de renseignements et planifié des assassinats contre des politiciens et des révolutionnaires kurdes. Diyar Xarib (Helmet), membre du Conseil présidentiel de la KCK, a été assassiné suite à ces activités. Plus tard, nos compagnons Demhat (Seyitxan Ayaz) et Cemil (Eser Iramk) ont été assassinés à la suite des renseignements fournis par le même réseau criminel. »

LA PEINE DE MORT POUR FAIRE PLAISIR À LA TURQUIE

« Infliger la peine de mort à ces jeunes gens, poursuit le communiqué, n’a d’autre but que de faire plaisir à la Turquie. C’est probablement la première fois dans l’histoire que deux jeunes kurdes sont condamnés à mort par un gouvernement kurde pour des raisons politiques. »

Estimant qu’en application du droit de la guerre, les deux condamnés devaient être libérés, la KCK a souligné que se contenter de suspendre l’exécution de la peine de mort « reviendrait à normaliser les actions de ce criminel et à légitimer la peine de mort ».

Pour conclure, la KCK a relayé l’appel lancé en début de semaine par les familles de Mazlum Dag et Abdurahman Er et appelé à « s’opposer à une telle décision qui causerait une blessure irréversible en termes d’histoire politique kurde et à agir pour la libération des deux jeunes Kurdes ».

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