La Fondation Maat a soumis une déclaration écrite concernant Afrin et Shengal à la 46e session du Conseil des Droits de l'Homme de l’ONU.
La population de Shengal fuit suite à l'invasion de la ville par Daesh, en août 2014

La Fondation Maat pour la Paix, le Développement et les Droits Humains, a soumis une déclaration écrite concernant Afrin et Shengal à la 46e session du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU. 

Dans sa déclaration écrite concernant la région kurde d’Afrin au nord de la Syrie, occupée par la Turquie depuis 2018, la Fondation Maat a condamné « la discrimination injustifiée entre les êtres humains sur la base de l’ethnicité, de la religion, de la région ou du sexe ». Soulignant que les autorités de fait d’Afrin étaient sous le contrôle des forces turques, elle a estimé que celles-ci étaient responsables de la sécurité et exigé la libération des femmes détenues.

La déclaration poursuit : « Les factions de l’armée nationale ou de la police militaire ou civile ne pourraient pas commettre de telles violations si la Turquie ne les tolérait pas. Nous appelons toutes les organisations humanitaires locales et internationales, ainsi que tous les acteurs internationaux impliqués dans le dossier syrien, à faire pression sur le gouvernement turc pour que cessent les violations des droits humains et les arrestations arbitraires dans les zones sous le contrôle de ces forces au nord de la République arabe de Syrie. »

Maat a appelé le gouvernement turc à agir immédiatement pour : 

  • révéler les lieux de détention et l’identité des femmes détenues, et assurer leur libération immédiate, 
  • ouvrir une enquête sur les raisons de leur détention et leurs conditions d’emprisonnement, et demander des comptes aux responsables, 
  • libérer immédiatement toutes les personnes détenues dans les quartiers généraux des factions militaires, particulièrement les femmes et les enfants, et juger les responsables, 
  • ne plus procéder à des arrestations sans mandat officiel délivré par une autorité judiciaire compétente, 
  • en finir avec les cas de détention sans procès, 
  • permettre à des organisations impartiales d’avoir accès à tous les centres de détention pour inspecter les conditions de détention des détenu-e-s, en particulie des femmes, 
  • expliquer et clarifier les bases légales des arrestations et les publier dans un langage clair et compréhensible par tous les résidents d’Afrin.
Déclaration sur Shengal 

Dans sa déclaration sur Shengal (Sinjar), l’ONG a appelé les Nations unies à protéger la population de la région contre les attaques aériennes en établissant une zone d’exclusion aérienne (no fly zone). Demandant que des pressions soient exercées sur le gouvernement turc pour qu’il cesse ses attaques aériennes dans la région, elle a par ailleurs exhorté la communauté internationale à reconnaître le conseil d’administration autonome de Shengal, poursuivre rapidement les auteurs, les instigateurs et les complices du génocide, du féminicide et des viols, et fournir un soutien matériel et financier pour la reconstruction de la ville.

« Le gouvernement irakien, a souligné Maat, doit, en coopération avec le gouvernement régional du Kurdistan, prendre toutes les mesures nécessaires pour soulager la souffrance de la population de Sinjar; mettre fin à toutes les formes d’obstacles bureaucratiques qui empêchent le fonctionnement des services publics; encourager les fonctionnaires à retourner à leur travail et à leur mission; accélérer le nettoyage des restes d’explosifs de guerre. Maat demande aussi aux autorités irakiennes compétentes de rendre la justice aux survivants et aux familles des victimes en réunissant les preuves et en présentant les criminels à la justice, en attribuant des dédommagements adéquats aux victimes et en parvenant à une solution satisfaisante, garantissant aux Yézidis leurs pleins droits. » 

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