Les Fédérations Internationale et Européenne des Journalistes (FIJ et FEJ) ont demandé la libération immédiate des quatre journalistes détenus depuis le 6 octobre au Nord-Kurdistan par le régime turc.
Les Fédérations Internationale et Européenne des Journalistes (FIJ et FEJ) ont lancé un appel demandant la libération immédiate des quatre journalistes arrêtés la police turque le 6 octobre dernier, dans la province de Van, au Nord-Kurdistan.
Les journalistes avaient été arrêtés suite à la diffusion d’informations concernant des tortures infligées à deux villageois kurdes par les forces de sécurité turques dans la région de Van, en septembre 2020.
Le secrétaire général de la Fédération internationale des Journalistes (FIJ), Anthony Bellanger, a déclaré : « Le travail journalistique est essentiel pour dévoiler les abus de l’État qui, autrement, restent cachés au public et, par conséquent, impunis. Ces arrestations sont une autre preuve scandaleuse que les autorités turques ne tolèrent pas une presse libre. Adnan Bilen, Cemil Uğur, Şehriban Abi et Nazan Sala doivent être immédiatement libérés ».
Le secrétaire général de la Fédération européenne des journalistes, Ricardo Gutiérrez, a ajouté : « Dans les situations de violations potentielles des droits de l’homme, le rôle des journalistes en tant que gardiens de la démocratie est essentiel. L’arrestation de journalistes qui viennent de faire leur travail dans ce contexte est particulièrement inquiétante. Nous exigeons leur libération mais aussi une totale clarté sur les faits qu’ils couvraient ».
Le 6 octobre 2020, la police a arrêté les reporters Adnan Bilen et Cemil Uğur, qui travaillent pour l’agence de presse kurde Mezopotamya (MA), ainsi Şehriban Abi et Nazan Sala, qui travaillent pour l’agence de presse féminine Jin News, dans la province de Van. Les locaux de MA et de Jin News ainsi que les maisons des journalistes ont été perquisitionnés. L’agence de presse MA a rapporté que la police n’avait pas révélé la raison des perquisitions et interdit aux journalistes d’y assister. Les policiers ont également confisqué les appareils de travail tels que les caméras et le matériel journalistique.
Selon MA, les journalistes ont été conduits à la Direction de la sûreté et se sont vus interdire l’assistance de leurs avocats pendant 24 heures. Les journalistes avaient rapporté que les forces de sécurité turques avaient torturé les villageois kurdes Servet Turgut et Osman Şiban et les aurait jetés hors d’un hélicoptère. L’une des victimes, Servet Turgut, est décédé des suites de ses blessures le 30 septembre.
Les journalistes avaient révélé des documents confirmant les accusations des victimes, notamment un rapport de l’hôpital reconnaissant que les deux villageois avaient de graves blessures dues à une chute de grande hauteur.