La délégation d’Imralı du Parti pour l’égalité et la démocratie des peuples (DEM Parti) a soumis une demande officielle au ministère de la Justice pour organiser une nouvelle rencontre avec le leader kurde Abdullah Öcalan, détenu dans la prison de l’île d’İmralı, en mer de Marmara.
Le 28 décembre 2023, les députés du DEM Parti, Sırrı Süreyya Önder et Pervin Buldan, s’étaient rendus à İmralı pour rencontrer Abdullah Öcalan. Lors de cette visite, ce dernier avait transmis des messages visant à trouver une solution politique à la question kurde. À la suite de cette rencontre, Ahmet Türk, ancien co-maire de Mardin révoqué de ses fonctions en novembre 2023, avait également rejoint la délégation.
Depuis cette première rencontre, la délégation du DEM Parti a multiplié les consultations, entamant une série de discussions avec les dirigeants des partis politiques représentés au Parlement, des figures politiques emprisonnées, ainsi que des acteurs de la société civile et des composantes du DEM Parti.
Une série de rencontres avec les forces politiques
Le 3 janvier 2024, la délégation a débuté ses visites en rencontrant le président du Parlement, Numan Kurtulmuş, avant de poursuivre avec les représentants des principales formations politiques, dont le Parti nationaliste (MHP), le Parti de la justice et du développement (AKP), le Parti républicain du peuple (CHP), le Parti de la félicité (SP), et le Parti de la démocratie et du progrès (DEVA).
Les 11 et 12 janvier, la délégation s’est également entretenue avec d’anciens co-présidents et figures de proue du HDP actuellement emprisonnés, notamment Figen Yüksekdağ, Selahattin Demirtaş, Leyla Güven et Selçuk Mızraklı.
Un appel à la résolution du conflit
Dans une déclaration publiée le 17 janvier, la délégation İmralı du DEM Parti a détaillé l’objectif de ces consultations :
« L’axe central de nos discussions était de partager les résultats de notre échange avec M. Öcalan et d’évaluer ensemble les évolutions récentes. Ces échanges ont porté sur la recherche d’une solution durable à la question kurde et au conflit qui en découle, sur la nécessité historique de renforcer la fraternité turco-kurde, ainsi que sur les responsabilités liées aux changements profonds et irréversibles au Moyen-Orient. Nous avons également souligné le rôle fondamental du Parlement et de la politique démocratique comme plateformes pour résoudre ces questions. »
La déclaration a également mis en lumière un constat partagé :
« De nos rencontres ressort un désir commun, exprimé par toutes les forces politiques, de dépasser les conflits et tensions engendrés par la question kurde. Une compréhension mutuelle émerge, selon laquelle l’unité et la fraternité de tous les groupes ethniques, religieux et sociaux de notre pays profiteraient à chacun. Parallèlement, il apparaît que le processus de paix devrait aussi contribuer à une démocratisation plus large et à l’élargissement de l’espace politique démocratique. »
La demande pour une seconde rencontre avec Abdullah Öcalan s’inscrit dans cette dynamique de dialogue et de recherche de solutions politiques. Reste à savoir si cette initiative sera accueillie favorablement par le ministère de la Justice et les autres parties prenantes.