La Campagne pour la paix au Kurdistan a envoyé ses vœux de solidarité et d’amitié à Abdullah Öcalan, à l’occasion de l’anniversaire du leader kurde qui a aujourd’hui 72 ans.
La Campagne pour la paix au Kurdistan a publié une lettre ouverte pour témoigner au leader kurde Abdullah Öcalan son « amitié solidaire » à l’occasion de son anniversaire, le 4 avril 2021.
Telle est la lettre ouverte :
« Nous attendons avec impatience le jour de la liberté où nous pourrons tous marquer de telles occasions avec votre famille, vos amis et vos camarades.
Nous partageons avec le peuple kurde les profondes préoccupations concernant l’état actuel de votre santé et de votre bien-être; nos angoisses sont naturellement exacerbées par le refus obstiné des autorités de l’État turc de permettre des rencontres avec vos avocats depuis près d’une décennie et les très maigres visites familiales qui vous ont été accordées.
En tant qu’organisation, nous continuons à faire campagne pour votre liberté et appelons le Comité pour la prévention de la torture (CPT) du Conseil de l’Europe à intensifier et honorer ses devoirs en exigeant de vous rendre visite dans le but de vérifier votre état de santé, le traitement que vous recevez et les conditions de détention. Une telle intervention apaiserait au moins certaines des craintes des personnes qui restent profondément concernées, et contribuerait également à apaiser les tensions sociales qui atteignent leur point de rupture.
Par vos écrits et votre leadership politique, vous avez inspiré des générations d’hommes et de femmes kurdes. Cet héritage est un gain historique pour le peuple kurde et perdure parmi les jeunes, les femmes et l’ensemble de la société, inspirant les arts, la musique et la créativité kurdes autant que l’action politique. Les femmes kurdes en particulier sont aujourd’hui à l’avant-garde de la lutte populaire comme jamais auparavant dans l’histoire.
Le mouvement de liberté kurde est fort et très résilient, le moral du peuple est bon malgré tout ce qui lui est infligé et nous sommes tous déterminés, malgré les circonstances de l’intransigeance d’Erdogan, à progresser.
Le président Erdogan ramène la Turquie dans les années 1990, la décennie la plus sombre de l’histoire du pays dont se souviennent encore avec inquiétude et grande angoisse ceux qui ont vécu cette période. L’interdiction des partis politiques légaux des Kurdes, les prisonniers politiques, les preuves de torture systématique et de discrimination généralisée de la plus cruelle des manières sont autant d’échos de ces années terribles.
Nous pensons que la seule voie crédible ouverte est un retour au processus de paix auquel vous avez consacré toute une vie de réflexions et d’efforts malgré les contraintes et que, tôt ou tard, les pourparlers reprendront à un certain niveau. Nous travaillons dur pour y parvenir, tout comme le peuple kurde consacre toute son énergie et ses activités à gagner la paix et la liberté.
En tant que fondateur du mouvement de libération kurde, vous faites partie intégrante du processus de paix et vous êtes le garant de son succès. Nous continuons de faire pression pour la réouverture des pourparlers entre le gouvernement d’Ankara et les véritables représentants politiques des Kurdes dont vous êtes le leader incontesté.
S’il n’est pas entre nos mains de vous faire le don de la liberté, nos efforts pour y parvenir ne sont pas diminués et nous travaillons chaque jour pour ce résultat. »