Les habitants de Kobanê sont descendus en masse dans la rue, ce mercredi, pour dénoncer l’attaque aérienne turque qui a coûté la vie, mardi, à trois militantes du mouvement des femmes.
À Kobanê, une foule massive était dans la rue, mercredi 24 juin, en fin d’après-midi, pour protester contre le régime turc et rendre hommage aux trois femmes assassinées délibérément la veille par une attaque aérienne de la Turquie sur le village de Helincê, non loin de Kobanê. Les photos des victimes, Zehra Berkel, Hebûn Mele Xelîl et Emine Weysî, qui étaient toutes trois des militantes du mouvement des femmes Kongreya Star, ont été distribuées tout au long de l’itinéraire du cortège. Les manifestants ont dénoncé « une attaque ciblée sur la révolution des femmes du Rojava ».
Rewşen Haçim, du mouvement des femmes de la région de l’Euphrate, a relevé que l’attaque meurtrière au drone avait eu lieu peu avant la date anniversaire du massacre commis par Daesh à Kobanê : « Il y a cinq ans, le 25 juin 2015, des djihadistes portant des uniformes des YPG sont entrés dans la ville et ont tué 252 personnes, dont 35 enfants et 64 femmes. L’État turc a une fois de plus démontré son partenariat avec Daesh », a déclaré Rewşen Haçim.
« Plus les femmes s’organisent, plus les attaques deviennent brutales », a déclaré pour sa part une représentante de Kongreya Star, ajoutant : « Il n’y a pas de place pour les femmes dans les systèmes fascistes. Ici, nous luttons librement. C’est pourquoi nous devenons la cible des attaques fascistes ». L’organisation des femmes a par ailleurs blâmé la Russie et la coalition internationale dirigée par les États-Unis pour avoir permis l’attaque de Helincê.
« Les attaques n’ont plus de frontières, a poursuivi la représentante du mouvement des femmes. L’avenir des femmes est en danger. Nous attendons des femmes du monde entier qu’elles dénoncent l’attaque. Nous appelons à une intensification de la lutte contre le fascisme dans le monde entier. Kongreya Star s’engage à reprendre le flambeau de la lutte de Zehra, Hebûn et Emine. Nous résisterons jusqu’au bout. »