« Il est temps de mettre fin aux massacres et à l’occupation de l’État turc au Kurdistan », déclare le KNK dans un communiqué, après la mort de 8 personnes dans un bombardement turc, à Zakho, au Sud-Kurdistan (nord de l’Irak), le 20 juillet. Nous partageons ci-dessous l’intégralité de ce communiqué.
La Turquie bombarde quotidiennement et sans relâche le Kurdistan, allant jusqu’à utiliser des armes chimiques contre les guérilleros kurdes. Au cours des six dernières années seulement, 138 civils, dont 28 enfants, ont été tués dans des bombardements. La Turquie commet des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité en utilisant des armes de destruction massive. 150 villages ont été vidés et 648 autres sont menacés. L’écosystème du Kurdistan est détruit et les forêts sont pillées. Disposant de dizaines de bases dans la région, Ankara occupe de fait le Sud-Kurdistan.
L’État turc mène une politique de destruction contre les Kurdes et tous les autres peuples du Kurdistan. Et pour acheter le silence international, le président turc Erdogan ne perd pas une occasion de recourir au chantage et à la manipulation.
L’ONG Peacemaker Teams (CPT) a pu confirmer que le tirs d’artillerie qui ont coûté la vie à 9 touristes arabes et blessé 26 autres personnes sur une base de loisirs provenaient de l’avant-poste militaire de Khatire appartenant à l’armée turque, dans le sud du Kurdistan. Trois enfants, dont un bébé d’un an, figurent parmi les morts. Les victimes sont majoritairement des touristes originaires des villes de Bassora, Bagdad et Mossoul. Cinq blessés sont encore dans un état critique. Les habitants qui ont afflué sur les lieux pour aider les victimes ont également été visés par des tirs d’artillerie de l’armée turque.
La Turquie, qui est mise en déroute par les guérilléros kurdes à Zap, Avashin et Metina, a régulièrement recours aux armes de destruction massive. Incapables de vaincre la guérilla, les bellicistes de l’AKP-MHP s’en prennent aux survivants du génocide yézidi à Shengal, aux habitants du camp de réfugiés de Makhmour, à des civils à Mossoul, à Sulaymaniyah et dans les villes du Rojava.
Les puissances occidentales toujours incapables de prononcer le nom de l’agresseur
Erdogan est encouragé dans ces attaques par le silence et l’accord tacite de l’ONU, des États-Unis, de l’OTAN, de l’UE et des puissances régionales. À chaque occasion, nous avons demandé à ces institutions de condamner les actions de l’État turc. Nous avons vu tout récemment, lors du sommet de l’OTAN à Madrid, comment les politiques antidémocratiques et expansionnistes d’Erdogan étaient approuvées. Même si la dernière attaque ne laisse aucun doute sur l’identité de son auteur, nous constatons que ceux qui ont condamné l’attaque (l’Allemagne, le Royaume-Uni, les États-Unis, la MANUI) ont été incapables de prononcer le nom de l’agresseur. Pourquoi ces Etats protègent-ils encore Erdogan, alors que le gouvernement irakien a expressément désigné la Turquie comme responsable ? C’est cette faible réaction qui encourage Erdogan à attaquer davantage. Nous demandons aux États de condamner la Turquie et de mettre fin à son occupation du Sud-Kurdistan.
L’ONU doit exiger que la Turquie retire ses forces d’Irak et cesse ses opérations terrestres et aériennes
Malgré le silence de la communauté internationale, les habitants de Bagdad, Bassora, Mossoul, Kirkouk et Ninive sont descendus dans la rue pour protester contre le massacre de Zakho et ont fermé les consulats et l’ambassade de Turquie.
Si le gouvernement irakien veut protéger sa souveraineté nationale, il doit protester auprès des Nations unies et exiger que la Turquie quitte le territoire irakien.
L’ONU ne doit, sans attendre, condamner l’État turc, exiger qu’il retire ses forces d’Irak et cesse immédiatement ses opérations terrestres et aériennes.
Il ne doit pas y avoir de silence face aux massacres d’Ankara contre les civils. La Turquie ne doit pas être autorisée à déstabiliser la région; elle doit être sanctionnée pour l’usage d’armes chimiques contre les guérilleros kurdes.