De violentes manifestations ont eu lieu en Irak après le massacre de neuf touristes irakiens par des tirs d'artillerie turcs.
Un grand nombre de manifestants ont exprimé leur colère, mercredi soir, devant l'ambassade turque à Bagdad, après un bombardement meurtrier mené par l'armée turque dans la région de Zakho

De violentes manifestations ont eu lieu en Irak après le massacre de neuf touristes irakiens par des tirs d’artillerie turcs. Des manifestants ont tenté de prendre d’assaut l’ambassade de Turquie à Bagdad. 91 députés ont demandé une session spéciale du Parlement.

Mercredi, neuf touristes arabes ont été tués dans le bombardement par l’armée turque d’une base de loisirs dans la région de Zakho, au Sud-Kurdistan (nord de l’Irak). Des enfants en bas âge figurent parmi les morts. 22 autres personnes ont été blessées. Le massacre a déclenché des protestations massives au sein de la population irakienne. Mercredi soir, une foule s’est rassemblée devant l’ambassade turque à Bagdad, tentant de la prendre d’assaut. Des activistes sont montés sur le bâtiment, ont arraché le drapeau turc et l’ont brûlé. Les manifestants ont exigé la fermeture de l’ambassade.

Protestations des députés irakiens

Parallèlement, 91 députés du Parlement irakien ont publié une déclaration commune sur le massacre, demandant une session spéciale du Parlement avec la participation du président de l’état-major.

L’Irak retire son ambassadeur et se réserve le droit de riposter

L’Irak a convoqué l’ambassadeur turc à Bagdad pour exiger des excuses et a retiré son ambassadeur d’Ankara. « Les forces turques ont violé de manière flagrante la souveraineté de l’Irak », a tweeté entre-temps le Premier ministre irakien Mustafa al-Kadhimi. « L’Irak se réserve le droit d’exercer des représailles contre cette agression et de prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger son peuple », a poursuivi le Premier ministre. Et d’exiger le retrait de toutes les troupes turques du territoire irakien.

Le ministre irakien des Affaires étrangères Fouad Hussein s’est exprimé dans le même sens : « C’est notre droit le plus strict de nous défendre. Les relations entre l’Irak et la Turquie sont historiques, les problèmes doivent être résolus par le dialogue. Nous avons des problèmes politiques, mais il y a une position commune des parties irakiennes face à l’attaque ». Après une visite sur les lieux, à Zakho, Hussein a déclaré qu’il ne faisait aucun doute que la Turquie avait commis le massacre.

Le Conseil de sécurité irakien demande le retrait de l’armée turque

Le représentant permanent de l’Irak auprès des Nations unies, Mohammad Hussein Bahr al-Ulum, a déclaré mercredi, lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur la situation en Irak, que « les attaques du Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK] ne peuvent désormais plus servir de prétexte au maintien des troupes turques sur le sol irakien ». Dans son discours lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, l’envoyé irakien a demandé le retrait de toutes les troupes turques du pays. Selon certaines informations, Bagdad aurait déposé une plainte formelle auprès du Conseil de sécurité des Nations unies contre Ankara, pour protester contre les actions militaires turques en Irak.

Lors d’une réunion en session spéciale, le Conseil de sécurité irakien a demandé au ministère des Affaires étrangères de préparer « un dossier sur les attaques turques contre la souveraineté et la sécurité irakiennes », et de le transmettre immédiatement au Conseil de sécurité des Nations unies.

En outre, le Conseil de sécurité irakien a demandé une coordination avec le gouvernement régional du Kurdistan (KRG) « afin de prévenir les violations et de prendre des mesures fermes contre celles-ci ».

Enfin, la Turquie a été invitée à présenter des excuses officielles et à retirer ses forces du territoire irakien.

Déclarant que « le territoire irakien ne doit être le théâtre d’aucune agression pour quelque pays que ce soit », le Conseil de sécurité s’est dit également « fermement opposé à la présence de groupes armés sur le territoire irakien ».

Ankara : Bagdad diffuse une « propagande terroriste »

Ankara a réagi en demandant à Bagdad de prendre ses distances avec la « propagande terroriste » et en tentant de faire porter la responsabilité du massacre au PKK.

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