Dans une lettre envoyée à l’occasion du 8 mars, la prisonnière politique kurde Zeynab Jalalian, détenue en Iran, appelle les femmes à soutenir la campagne pour la libération du leader kurde Abdullah Öcalan.
Condamnée à mort, puis à la prison à vie par le régime iranien, la militante kurde Zeynab Jalalian est détenue depuis 17 ans. Nous publions ici la lettre qu’elle a envoyée depuis la prison de Yazdê à l’occasion du 8 mars, Journée internationale des femmes.
Je félicite les femmes du monde entier et l’humanité toute entière à l’occasion de la Journée internationale des femmes du 8 mars. Cette année encore, le printemps éclate avec le 8 mars et le Newroz. Le 8 mars, des femmes ont payé un lourd tribut pour leurs idéaux et perdu la vie en raison de mesures injustes et brutales. Ces femmes ne vivent plus le 8 mars et ne peuvent pas y participer. Leur souvenir inspire les activités de la Journée internationale des femmes et, en ce sens, elles ne mourront jamais. De nombreuses personnes sont en prison à cause de l’injustice et de l’oppression, et de nombreuses femmes sont derrière les barreaux alors qu’elles devraient participer à ces activités. Je les félicite également à l’occasion du 8 mars. Où que nous soyons, en tant que femmes emprisonnées, nous célébrons le 8 mars avec respect. Nos efforts pour l’émergence d’un monde égalitaire ne se limitent pas à un jour particulier. Pour nous, chaque jour est une journée de lutte des femmes. C’est ainsi que nous pouvons supporter la vie derrière les barreaux et aspirer à lutter avec d’autres femmes et avec toutes celles et ceux épris de liberté. Nous continuerons jusqu’à la victoire.
Le 8 mars de cette année a une signification particulière. Le 8 mars dernier a été célébré après la révolution « Jin Jiyan Azadî ». Les femmes ont été victimes de nombreuses attaques. On a voulu les faire taire en les attaquant au gaz et aux substances chimiques, en les arrêtant et en les emprisonnant. Au Rojava, où les femmes ont été les pionnières de la lutte contre le sinistre EI, elles ont été la cible d’attaques spéciales, soutenues par des puissances internationales. Mais tant au Kurdistan oriental qu’en Iran et dans le monde entier, les femmes résistent avec détermination et marchent inexorablement vers un avenir lumineux et égalitaire. Certaines personnes en quête de liberté ont été exécutées et d’autres condamnées à de longues peines de prison, et aucune de ces personnes n’est prête à abdiquer face à l’oppression. C’est pour cette raison que le 8 mars revêt une importance particulière cette année, car c’est une année de résistance et de fermeté.
L’inspirateur du slogan « Jin Jiyan Azadî », notre leader Abdullah Öcalan, a été enlevé et se trouve en captivité depuis 25 ans. Une campagne a été lancée pour sa libération, à laquelle se joignent chaque jour des personnes et des groupes de différentes nations. Je soutiens cette campagne et j’y participe, et j’invite toutes les personnes éprises de liberté, et en particulier les femmes, à réclamer également sa libération. Il est le symbole de la liberté en prison. Le fait qu’il résiste depuis 25 ans et ne capitule pas devant la Turquie et l’OTAN mérite d’être soutenu. Cela renforce la lutte pour la libération de tous les prisonniers politiques. Toutes les personnes qui luttent pour la liberté méritent de vivre librement. Les soutenir est un acte d’humanité. J’espère que nous pourrons célébrer ensemble le 8 mars. Je félicite une fois encore les femmes et les peuples en lutte pour cette journée. Comme je l’ai déjà dit, je me battrai toute ma vie pour empêcher que les combattantes de la liberté ne versent leur sang. Vive les femmes libres, Jin Jiyan Azadî » !