Des villageois aident les pompiers à maitriser le feu à Abrantes, au Portugal, le 10 août 2017-AFP / PATRICIA DE MELO MOREIRA

Une baisse d’intensité des vents a permis, dans la nuit de jeudi à vendredi, de réduire les nouveaux incendies qui se sont déclarés après deux semaines d’accalmie au Portugal, mais plus de 2.000 pompiers restaient mobilisés et les autorités soulignaient des risques toujours élevés.

Environ 1.600 pompiers appuyés par 500 véhicules luttaient toujours contre 11 incendies hors de contrôle dans le centre et le nord du pays, selon le site internet de la protection civile.

Environ 800 soldats du feu étaient également mobilisés sur 38 autres foyers qui étaient maîtrisés ou en passe de l’être.

Le plus gros foyer, situé près de la ville d’Abrantes (centre), dans la région de Santarém, était en grande partie sous contrôle jeudi soir, a déclaré à la presse la maire Maria do Ceu Albuquerque.

« Il y a encore deux fronts actifs qui sont inquiétants. Mais il n’y a pas de vent et les conditions sont réunies pour une nuit plus calme et pour permettre de venir à bout de ce feu demain », a-t-elle ajouté.

Cet incendie qui a atteint un parc industriel dans les environs d’Abrantes a débuté mercredi et mobilisé quelque 800 pompiers appuyés par 250 véhicules.

Les villages de Pucariça, Braçal, Medroa et Amoreira ont été évacués jeudi dans l’après-midi, alors que plusieurs habitants tentaient de prêter main forte aux secours à l’aide de simples seaux ou de tuyaux d’arrosage, selon des images retransmises par les télévisions portugaises.

« Cela a brûlé toute la journée », a raconté à l’AFP Matilde Simao, une habitante du village évacué de Pucarica.

D’épaisses colonnes de fumée se sont élevées dans le ciel des alentours d’Abrantes, couvrant pratiquement tout l’horizon face à des habitants inquiets dont les villages étaient cernés par les flammes, a constaté un journaliste de l’AFP.

Les autorités ont pris la décision d’interdire l’accès à l’A23 et à plusieurs routes nationales face à un brasier qui a déjà détruit plusieurs résidences secondaires appartenant à des personnes qui vivent à l’étranger ou à Lisbonne, a précisé Maria do Céu Albuquerque.

A Grândola (sud), dans la région de Setubal, un autre incendie a forcé les autorités à suspendre le trafic ferroviaire de la Ligne Sud, assurant la liaison entre Lisbonne et la région touristique de l’Algarve.

D’autres brasiers importants avançaient dans les régions de Vila Real (nord), où un homme de 61 ans suspecté d’avoir mis le feu près de la commune de Lordelo a été arrêté, et Castelo Branco (centre).

Les autorités restaient préoccupées par la situation météorologique attendue au cours des prochains jours.

De fortes températures (39 degrés Celsius) associées à des vents forts, favorisant les incendies, sont prévus jusqu’à dimanche, a déclaré une porte-parole de la protection civile, Patricia Gaspar.

En réponse à cette situation, toutes les régions du Portugal ont été placées en alerte orange du risque d’incendie, le deuxième échelon le plus élevé.

Le dispositif bilatéral avec l’Espagne a été activé avec notamment l’envoi de deux Canadair, et un Canadair marocain a également été mis à disposition.

A la mi-juin, un gigantesque incendie à Pedrogao Grande avait fait 64 morts et plus de 200 blessés, ravageant pendant cinq jours le centre du Portugal avant d’être maîtrisé.

Après ce drame, le Portugal a adopté une réforme des forêts visant à réduire à terme le nombre d’eucalyptus présents en masse sur son territoire, cette essence étant particulièrement inflammable.

Source : AFP