Le 20 janvier 2018, la Turquie menait des frappes aériennes sur une centaine de zones dans la région d’Afrin. C’était le début de l’invasion
Une manifestation contre l'occupation d'Afrin par la Turquie

Le 20 janvier 2018, la Turquie menait des frappes aériennes sur une centaine de zones dans la région d’Afrin. C’était le début de l’invasion militaire de cette région kurde du nord de la Syrie, une opération baptisée cyniquement « Rameau d’olivier ».

Le canton d’Afrin était majoritairement kurde. Mais il abritait aussi une diversité religieuse: Yézidis, Alaouites et Chrétiens y vivaient côte à côte. La région, l’une des plus stables du pays, était en outre une terre d’accueil pour les Syriens qui fuyaient en masse la guerre.

Le 20 janvier 2018, la Turquie lançait une opération aérienne de grande envergure sur Afrin, lui donnant le nom de « Rameau d’Olivier », en référence à ces arbres qui faisaient la richesse d’Afrin et qui allaient plus tard être détruits ou pillés par les forces turques et leurs mercenaires djihadistes alliés.

Pour justifier son invasion, la Turquie prétextait des raisons sécuritaires, disant vouloir sécuriser sa frontière contre les attaques provenant d’Afrin. Le régime d’Erdogan avançait pour cela le chiffre invraisemblable de 700 incidents transfrontaliers provenant de cette seule région durant l’année précédente. Une enquête de la BBC allait plus tard révéler que la Turquie n’avait subi en réalité que 26 attaques transfrontalières provenant de l’ensemble de la Syrie.

Tandis que l’aviation turque bombardait de manière indiscriminée les civils et les positions des Forces de Protection du Peuple et des Femmes (YPG/YPJ), des milices djihadistes organisées au sein de l’armée nationale syrienne (ANS), sous l’égide d’Ankara, menaient un assaut terrestre, se livrant à des exactions et des pillages partout où elles passaient.

Le 15 mars, les milices soutenues par la Turquie avaient encerclé la ville d’Afrin et l’avaient soumise à des bombardements d’artillerie. Une frappe aérienne turque a touché le seul hôpital en état de fonctionnement de la ville, tuant 16 civils.

Des centaines de milliers de civils ont été contraints de fuir, avant que les Forces démocratiques syriennes (FDS) ne se retirent elles-mêmes de la région. Le 18 mars, la Turquie occupait de facto Afrin. Entre 400 et 500 civils sont morts pendant l’invasion, en grande majorité à cause des bombardements turcs. D’autres civils ont été exécutés sommairement par les forces d’occupation.

Avant l’invasion turque, Afrin était l’une des régions les plus paisibles et les plus sûres de Syrie, n’ayant pratiquement jamais connu de combats pendant la guerre civile, à l’exception d’escarmouches occasionnelles entre les YPG/YPJ et les forces djihadistes à ses frontières. La région offrait un lieu de vie paisible à plus de 300 000 personnes déplacées à l’intérieur de la Syrie.