C'est le message que nous adresse Hulya Alokmen Uyanik, depuis sa prison d'Elazig, à nous tous qui défendons les détenus kurdes incarcérés dans les prisons turques pour des raisons d'opposition à la politique antidémocratique du président autocrate R.T. Erdoğan. Elue co-maire de Diyarbakir le 31 mars 2019, elle savait, bien sûr, qu'elle se condamnait à subir le même sort que Gültan Kişanak (qui fut reçue à Rennes en 2015) destituée, incarcérée depuis 2016, et condamnée à une peine de prison de 14 années et 3 mois.

« Salutations et affection 
pour votre soutien aux femmes Kurdes.
Heureusement que vous êtes là ! »

C’est le message que nous adresse Hulya Alokmen Uyanik, depuis sa prison d’Elazig, à nous tous qui défendons les détenus kurdes incarcérés dans les prisons turques pour des raisons d’opposition à la politique antidémocratique du président autocrate R.T. Erdoğan.

Elue co-maire de Diyarbakir le 31 mars 2019, elle savait, bien sûr, qu’elle se condamnait à subir le même sort que Gültan Kişanak (qui fut reçue à Rennes en 2015) destituée, incarcérée depuis 2016, et condamnée à une peine de prison de 14 années et 3 mois. L’histoire s’est répétée : Hülya Alökmen Uyanık est interpellée et mise en détention le 30 octobre 2020 pour « propagande en faveur d’une organisation terroriste et appartenance à une organisation terroriste armée ». Remise en liberté le 23 mars 2021, elle est de nouveau interpellée le 15 avril suivant et traduite devant la 9e Haute Cour pénale de Diyarbakır qui la condamne à 10 ans et 6 mois de prison. Hülya Alökmen Uyanık a, avec pudeur et retenue, raconté, dans une précédente lettre, A travers les murs la prison d’Elazığ – Amitiés kurdes de Bretagne (akb.bzh) son histoire militante, et levé un coin du voile sur la vie des détenues à la prison de type E d’Elazığ. 14 femmes y étaient détenues. Aujourd’hui, sans doute à la suite de divers mouvements de protestations  (elles avaient osé chanter en kurde !!!) Elles ont été dispersées après avoir été punies (un mois d’interdiction de correspondance) : 

  » Nous étions 14, une partie a été transférée à Diyarbakir, une autre à Kayseri et une dernière à Tarsus. Nous ne sommes plus que 6 ici. Leyla Güven, Remziye Yasar, Necmiye Boz, Emine Erkan, Dilan Aydin et moi, Hülya Alökmen Uyanık. Nous sommes toutes dans la même cellule« . 

En fait, elles ont été, elles aussi, transférées, dans un autre bâtiment, près de cette même prison, avec un nouveau règlement : « nous devons réapprendre toutes les règles. Nous essayons de nous adapter ». 

J’aimerai que vous partagiez cette rose

Hülya Alökmen Uyanık souligne l’importance du courrier pour les détenus et lance discrètement un appel :

« Nous recevons régulièrement des cartes et des mots de soutien et d’affection de votre entourage. Mais là, cela fait un certain temps qu’on a rien reçu. Nous avons donc voulu vous écrire d’une part pour demander de vos nouvelles et d’autre part de vous prier de remercier pour nous les camarades qui nous écrivent régulièrement. Nous n’avons pas la possibilité de répondre à tous un par un mais chaque carte que nous recevons nous donne de la force et de la motivation. J’aimerai que vous partagiez cette rose que nous avons brodée nous-mêmes. Prenez bien soin de vous. Amitié et salutations. A des jours meilleurs et plus heureux. Hülya Alökmen Uyanık « . 

Ecrire (nouvelle adresse) à :

Hülya Alökmen Uyanık
T. Tipi Kapalı Cezaevi D-4 
Elazığ / Turquie