Déclaration d’Hediye Yusuf, co-présidente de l’Assemblée de la Fédération démocratique du Nord de la Syrie pour le Centre d’Information de la Résistance d’Afrin
EXCLUSIVE/IC Afrin Resistance – Afrin, 19.02.2018
« Jusqu’à maintenant, l’État syrien garde le silence sur l’occupation de son territoire. Avant cette présente situation, la Turquie occupait déjà le territoire syrien à Jarablus, Bab et Ezaz. Contre cette occupation, l’État syrien n’avait fait que de très lâches déclarations. L’État syrien n’a pas joué son rôle en tant qu’État puisqu’il n’a pas défendu ses frontières contre l’occupation. C’est également le cas pour l’accord entre la Turquie, la Russie, le régime [syrien] et l’Iran concernant Afrin. La Turquie s’est avancée vers Afrin avec la volonté d’occuper la région. Le plan de la Turquie était d’occuper Afrin dans les 3 heures. C’est ce que la Turquie avait annoncé, ce qu’Erdogan avait annoncé. D’abord ils avaient dit trois heures, puis ils ont dit trois jours, puis une semaine. Tout le monde regardait et gardait le silence. L’état syrien est resté silencieux aussi.
Le plan de base était l’occupation d’Afrin. Mais ce qui s’est passé à la place c’est que les gens d’Afrin ont entrepris une résistance historique. Le peuple d’Afrin s’est soulevé contre l’occupation. Aujourd’hui, les habitants d’Afrin résistent depuis trente-et-un jours. Ils n’ont pas permis que le projet d’occupation atteigne son objectif. La population ainsi que les combattants des YPG, YPJ et FDS ont fait preuve d’une résistance historique contre les attaques de l’occupant. Avec cela, la résistance a déjoué les plans [de la Turquie] et a fait échouer leur tentative d’occupation. Cette résistance continue toujours.
Contre ces événements, l’État syrien est resté silencieux. Contre les attaques d’occupation contre son territoire [la région d’Afrin], il est resté silencieux. Comme nous l’avons déjà dit, la Fédération démocratique du Nord de la Syrie fait partie d’une Syrie unie. Nous avions donc précisé que la Fédération est une fédération géographique et que le Nord de la Syrie fait partie de la Syrie.
Par conséquent, notre position a toujours été la suivante : s’il existe une possibilité de dialogue qui aide à ouvrir la voie à une solution démocratique en Syrie, nous l’utiliserons et l’appuierons. Sur la base d’un système fédéral comme nous l’avons mis en place au nord de la Syrie, nous pensons que le nord de la Syrie jouera un rôle important dans le processus de solution démocratique pour la Syrie. Nous sommes ouverts au dialogue avec le régime [syrien]. La base de tout dialogue est d’atteindre l’objectif d’une solution démocratique. Par conséquent, nous avions déjà fait ces déclarations auparavant. Maintenant, il y a la situation actuelle :
la résistance d’Afrin est une résistance historique. C’est la résistance du siècle. Elle a attiré l’attention du public et contrecarre les plans qui avaient été faits auparavant. En même temps, tous les habitants de Syrie connaissent la réalité de l’occupation.
Ainsi, il y a maintenant une discussion en cours entre les forces militaires, partant du principe que le régime syrien en tant qu’État devrait jouer son rôle en empêchant l’occupation de son sol. Si ces discussions existantes apportent des résultats, alors l’armée syrienne devrait maintenir son rôle en tant qu’État et protéger l’espace aérien à l’intérieur de ses frontières. Mais ce ne sont que des discussions. Si l’on arrive à un accord militaire, les YPG feront une déclaration officielle. Tant que le YPG n’effectuent pas de déclaration officielle, nous ne pouvons rien dire sur l’existence d’un accord.
En dehors de cela, dans le cadre de cette résistance et sur un terrain politique, il n’y a pas de dialogue avec le régime syrien. Pour l’avenir du Nord de la Syrie et comme nous l’avons déjà dit, nous sommes prêts pour des discussions. Mais à l’heure actuelle, une telle discussion n’est pas en cours. Il n’a jamais été question, par exemple, comme cela a été dit, de céder Afrin au régime. Ces affirmations sont fausses et n’ont jamais été un sujet de discussion. Ce qui existe actuellement, c’est un dialogue pour parvenir à un accord militaire, afin de contrecarrer les projets d’occupation de l’État turc. C’est de cela dont il s’agit ».
Traduit vers le français par Rojinfo