Geneviève Garrigos, membre du Conseil municipal de Paris, a rappelé lors d’une interview accordée à l’agence de presse ANF l’importance du modèle démocratique expérimenté au Rojava (Nord-Est de la Syrie), soulignant que celui-ci représente un espoir non seulement pour la Syrie, mais pour l’ensemble du Moyen-Orient. Elle a appelé la communauté internationale à assumer ses responsabilités pour soutenir et protéger cette expérience unique face aux multiples menaces auxquelles elle est confrontée.
Dans une déclaration récente, Geneviève Garrigos a affirmé : « Le modèle du Rojava est vital pour l’avenir de la Syrie. Il repose sur des principes fondamentaux qui sont aujourd’hui en danger dans de nombreuses régions du monde : démocratie locale, égalité des genres, respect des minorités ethniques et religieuses, et coexistence pacifique. »
Un modèle démocratique unique en Syrie
Depuis 2012, les Kurdes du Nord et de l’Est de la Syrie, aux côtés des autres composantes arabes, syriaques, arméniennes et turkmènes de la région, ont mis en place un système politique basé sur l’autonomie démocratique. Ce modèle repose sur la participation directe des citoyen·ne·s à la gouvernance locale, l’égalité entre femmes et hommes et la reconnaissance des diversités culturelles.
Garrigos a souligné que ce projet est particulièrement remarquable dans un contexte régional marqué par des décennies de dictatures, de guerres et de conflits confessionnels. « Dans une région où l’autoritarisme et les divisions ethno-religieuses ont causé tant de souffrances, l’expérience du Rojava montre qu’un autre chemin est possible. Nous devons le défendre », a-t-elle insisté.
Une responsabilité pour la France et l’Europe
Selon Geneviève Garrigos, la France et l’Europe, fortes de leur attachement aux principes démocratiques, ont une responsabilité particulière envers les peuples du Rojava : « La France s’est toujours présentée comme une patrie des droits de l’homme. Cela implique aujourd’hui de soutenir ceux qui, au Rojava, bâtissent un modèle basé sur ces mêmes valeurs universelles. »
Elle a critiqué l’inaction ou la passivité de nombreuses capitales occidentales face aux attaques extérieures contre le Nord-Est syrien, notamment de la part de la Turquie. « Le silence international face aux bombardements, aux occupations militaires et aux tentatives de déstabilisation est inacceptable », a-t-elle déclaré.
Un appel à la solidarité
Geneviève Garrigos a également lancé un appel à la société civile, aux élus, aux associations et aux institutions démocratiques : « Protéger le Rojava, ce n’est pas seulement défendre un peuple ; c’est défendre l’idée même qu’une autre Syrie, une autre région, sont possibles. Une Syrie fondée sur la démocratie, la justice sociale et la coexistence des peuples. »
Elle a rappelé que plusieurs villes françaises, dont Paris, avaient déjà exprimé leur solidarité envers les Kurdes de Syrie par diverses résolutions, et a invité à renforcer ces engagements par des actions concrètes.
« Nous devons multiplier les initiatives de soutien, que ce soit par des jumelages, des échanges, des aides humanitaires ou politiques. La lutte du Rojava pour la démocratie est aussi la nôtre », a-t-elle conclu.