Commentant la décision du PKK de se dissoudre et de déposer les armes, le président turc Erdoğan a déclaré : « Lorsque l’organisation aura fait sa part, il appartiendra aux responsables politiques de discuter et de faire avancer les questions restantes. »
Le président turc Recep Tayyip Erdoğan a évalué les décisions du 12e congrès extraordinaire du PKK lors de la réunion du groupe parlementaire de son parti mercredi.
À la suite de l’« appel à la paix et à une société démocratique » lancé le 27 février par le leader kurde Abdullah Öcalan, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a tenu un congrès extraordinaire entre le 5 et le 7 mai, à l’issue duquel il a décidé de dissoudre sa structure organisationnelle et de mettre fin à la lutte armée et aux activités menées sous le nom du PKK.
« Nous sommes entrés dans une nouvelle phase de nos efforts pour parvenir à une Turquie libre du terrorisme. Cette phase est celle du renforcement de notre unité, de notre fraternité et de notre marche. C’est une phase qui vise à éliminer définitivement le mur du terrorisme qui s’est érigé entre 86 millions de personnes. C’est une phase qui vise à surmonter l’obstacle qui a empêché notre démocratie de s’épanouir », a déclaré Erdoğan.
Il a ajouté : « Avec cette décision, l’organisation a fait un pas en avant dans le sens de l’accord que nous avons conclu avec notre nation pour la coexistence. »
Le président turc a fait valoir qu’il était « d’une importance vitale » que les branches syrienne et européenne participent également à ce processus : « Nous voulons voir les lobbies pro-organisation en Europe et dans d’autres parties du monde soutenir notre pays au lieu de se livrer à des activités anti-turques. Nous voulons que la Turquie soit associée à la technologie, à la culture, à l’art, aux normes de développement démocratique et humanitaire, et non au terrorisme. »
Exprimant sa « gratitude » envers le président du MHP, Devlet Bahçeli, Erdoğan a déclaré : « Je tiens à remercier feu Sırrı Süreyya Önder, qui a apporté un soutien considérable au processus au sein du parti DEM, ainsi que tous ceux qui ont agi avec un sens des responsabilités, les coprésidents et les politiciens. »
Erdoğan a poursuivi : « Nous espérons que le discours restera raisonnable dans la période à venir. Nous tenons à exprimer notre gratitude à M. Özgür Özel (président du CHP) et aux autres dirigeants des partis politiques pour leur attitude constructive au cours de ce processus. Nous tenons également à remercier les dirigeants des partis d’opposition qui, malgré leur position distante, voire défavorable, à l’égard du processus, n’ont pas dévié de la voie d’une politique responsable. »
Erdoğan s’est gardé cependant de faire des commentaires sur les mesures politiques à mettre en oeuvre dans le processus actuel. Il s’est contenté de déclarer : « L’essentiel est la mise en œuvre [de la décision du PKK]. Le MIT [l’agence de renseignement turc] suivra de près le respect des promesses. Lorsque l’organisation aura fait sa part, il appartiendra à la politique de discuter et de faire avancer les questions restantes. J’invite tout le monde à suivre l’évolution de la situation sans tirer de conclusions hâtives et sans perdre le sens commun. »