Lors du second tour des élections présidentielles, le Président de l’AKP, Tayyip Erdoğan, a essuyé une nouvelle défaite au Kurdistan, malgré sa politique d’intensification du concept de guerre et de déni de la question kurde.
Dans cette bataille électorale, c’est le candidat de l’opposition, Kemal Kılıçdaroğlu, qui a recueilli une majorité de voix dans les régions kurdes, comme lors du premier tour.
Les régions de Sirnak et Hakkari ont marqué leur refus d’Erdogan et de sa doctrine de guerre mise en place depuis 2015. Kılıçdaroğlu a obtenu une avance significative avec 76.30% des voix à Sirnak et 72% à Hakkari.
Les Kurdes réclament un changement
Amed (Diyarbakir), point central de la politique répressive du gouvernement de l’AKP, a vu Kılıçdaroğlu recevoir un soutien massif avec 71.61% des voix contre seulement 28.37% pour Erdogan. À Mardin, le mécontentement contre le gouvernement est toujours palpable, Erdogan n’a pu surpasser les 34% de voix obtenus lors des élections de 2018. À Batman (Êlih), le score d’Erdogan s’est limité à 32%.
Kılıçdaroğlu, quant à lui, a obtenu 65.22% des voix à Mardin et 67.90% à Batman.
Dans la région de Dersim, fortement touchée par le concept de guerre et les politiques spéciales de l’AKP, Erdogan, qui avait obtenu 18.66% des voix lors des élections de 2018, n’a pu récolter que 17.19% des voix dimanche dernier.
Par leur vote en faveur de Kılıçdaroğlu, les Kurdes ont clairement exprimé leur refus d’Erdoğan : Ardahan 57.68%, Kars 56.40%, Idir 66.78%, Agirî 65.34%, Muş 58.33%, Van 61.50%, Bitlis 50.21% et Siirt 55.44%.