Cemal Reşid, coprésident du Conseil des cantons d'Afrin et de Shehba, a appelé à la levée de l'embargo sur Shehba, avertissant que la région faisait face à une potentielle catastrophe humanitaire majeure.

Cemal Reşid, coprésident du Conseil des cantons d’Afrin et de Shehba, a appelé à la levée de l’embargo sur Shehba, avertissant que la région faisait face à une potentielle catastrophe humanitaire majeure.

Le gouvernement de Damas maintient un embargo sur le canton de Shehba depuis 5 ans. Depuis août 2022, cet embargo a été renforcé, empêchant l’entrée de carburant, de produits de santé, de médicaments et de fournitures essentielles à la vie quotidienne. Cet embargo met en danger la vie de centaines de milliers de réfugiés d’Afrin et de résidents de Shehba.

Dans une interview accordée à ANHA, Cemal Reşid a déclaré : « Lorsque les forces intervenant en Syrie parviennent à un accord, l’embargo sur le canton de Shehba, ainsi que sur les quartiers de Şêxmeqsûd et Eşrefiye, se durcit. »

Pénurie de carburant

La situation dans le canton de Shehba est critique. Depuis plus de neuf mois, l’embargo imposé par les forces affiliées au gouvernement de Damas prive la région de carburant. « Cette situation nous contraint à fournir seulement deux heures d’électricité par jour au lieu de cinq, » a révélé Cemal Reşid. Et la situation s’est encore dégradée le 27 avril dernier lorsque le Conseil Régional des Directeurs a décidé de couper complètement l’électricité.

Une crise humanitaire majeure menace la région, selon le coprésident du conseil. « Notre stock de carburant est très limité, alors que nous avons désespérément besoin de lui pour extraire de l’eau et faire fonctionner les boulangeries qui approvisionnent la population en pain, » a-t-il alerté.

L’embargo a également un impact dévastateur sur les services de santé. « Les gens ne peuvent plus se rendre dans les hôpitaux et les centres de santé. Beaucoup de personnes ont perdu la vie faute de transport, » a déclaré M. Reşid. Il a également souligné l’importance du carburant pour les véhicules médicaux : « Nos générateurs doivent fonctionner en continu. Or, sans carburant, cela devient impossible. Si l’embargo perdure, les services de santé de l’hôpital s’arrêteront. »

M. Reşid a également évoqué l’impact de la pénurie de carburant sur l’agriculture locale. « Nos agriculteurs ne peuvent pas irriguer leurs champs et la récolte est compromise, » a-t-il regretté.

Appel à la levée de l’embargo

Pour conclure, le coprésident du conseil a lancé un appel urgent : « Nous exhortons toutes les institutions légales et humanitaires concernées à assumer leurs responsabilités et à lever l’embargo. Si cet embargo perdure, nous devrons faire face à une grande catastrophe humanitaire dans le canton. »