14 prisonnières politiques détenues à la prison de Kandira ont été interdites de contacts et de visites pendant un mois.
Portrait de Garibe Gezer, prisonnière politique kurde morte dans des circonstances suspectes dans une cellule d'isolement de la prison de Kandira, le 9 décembre 2021

Quatorze femmes détenues à la prison de Kandira, dont Figen Yüksekdag, ancienne coprésidente du HDP, ont été interdites de contacts et de visites pendant un mois. La sanction disciplinaire est fondée sur des slogans scandés par les prisonnières politiques après la mort de Garibe Gezer.

Quatorze femmes détenues dans la prison de haute sécurité de Kandira ont été interdites de contacts et de visites pendant un mois. L’administration pénitentiaire reproche aux femmes d’avoir scandé des slogans « interdits » – « L’Etat meurtrier doit rendre des comptes », « La pression ne peut pas nous intimider » et « Jin, Jiyan, Azadî » (Femmes, Vie, Liberté) – en signe de protestation contre la mort de Garibe Gezer. 

La prisonnière politique Garibe Gezer est décédée le 9 décembre 2021 après avoir subi des tortures en isolement dans le centre pénitentiaire de Kandira. Tandis que les résultats définitifs de l’autopsie sont gardés sous clé, le rapport préliminaire ne donne aucune indication sur la cause du décès. Pendant ce temps, la direction de la prison maintient sa théorie d’un suicide.

Parmi les quatorze personnes concernées par les sanctions disciplinaires, figurent Figen Yüksekdag, Gülser Yıldırım et Edibe Sahin, des femmes politiques de premier plan du Parti démocratique des Peuples (HDP) et de son parti frère, le Parti démocratique des Régions (DBP). Dans tous les cas, les recours contre les enquêtes disciplinaires ont été rejetés comme étant injustifiés, a fait savoir l’assistance juridique des femmes. Dans le cas de Yüksekdag, la direction de la prison a rejeté le recours en considérant que la femme politique avait demandé de faire toute la lumière sur la mort de Garibe Gezer et d’identifier les responsables. Pour d’autres détenues, les recours auraient été rejetés parce qu’elles auraient insisté, dans une sorte de désobéissance civile, pour se défendre en kurde plutôt qu’en turc.

Les avocats des femmes détenues ont déjà déposé un recours contre les sanctions disciplinaires auprès du tribunal pénitentiaire compétent dans la province de Kocaeli. Parmi les autres détenues visées par l’enquête disciplinaire, figurait l’avocate et ex-parlementaire Aysel Tugluk, atteinte de troubles de la mémoire. Mais la direction de la prison a renoncé à une peine en raison de l’état de santé de Tugluk.

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