Elle s’appelle Songül Erden Şahin. C’est la co-présidente HDP (Parti démocratique des Peuples) pour la région du Dersim. Elle est détenue dans la prison d’Elâzığ en compagnie de Leyla Güven qui l’a informée de nos activités. Elle nous remercie de l’attention que nous portons à tous les militants et toutes les militantes kurdes injustement emprisonnées et condamnées à de longues peines. C’est grâce à ces actions que leur moral tient bon, écrit-elle : « Vous faites écho à la lutte que nous menons, jour après jour, derrière les barreaux, et nous vous en sommes très reconnaissantes. »

la prison a un impact nocif, destructeur

« Je me présente : je m’appelle Songül, je suis originaire du Dersim, je suis kurde, alévie et féministe. Je suis professeure et en même temps, je suis mère de famille. J’ai fait la connaissance du parti HDP et me suis engagée activement au sein de ce parti pour soutenir la lutte. J’ai accepté le poste de co-présidente du HDP pour la région du Dersim. Malheureusement, dans un pays comme la Turquie, cette activité conduit directement en prison. Dans ce pays où je vis, si tu es féministe, kurde, alévie, opposante, et si tu tiens à tes origines, tu es sûre que le prix à payer est la prison. J’ajoute, – et je peux l’affirmer avec l’expérience vécue – que la prison a, sur toute personne, un impact nocif, destructeur, mais que quand il s’agit d’une femme, cet impact est dévastateur. Il n’est peut-être pas trop difficile d’imaginer ce que peut ressentir une mère séparée de son enfant. Mais il faut vraiment vivre cette situation pour la comprendre et en mesurer toute la dimension. Ma fille a 3 ans maintenant. Elle s’appelle Rosa et ça fait presque un an que je suis séparée d’elle. … J’avais comme objectif, comme but, de créer, un monde plus juste, un monde meilleur, et j’ai été punie. Ma fille est née en Géorgie. Enceinte, j’avais dû partir à l’étranger, mais je ne voulais pas que ma fille grandisse à l’étranger. C’est pourquoi je suis revenue en Turquie et c’est à mon retour que j’ai été arrêtée et emprisonnée. »

Les informations obtenues par ailleurs confirment que les cartes postales envoyées à la prison d’Elâzığ arrivent à leurs destinataires qui sont aussi informées de l’opération « stylos ». Par contre, les stylos n’ont pu encore franchir les portes de la prison.

Continuons à soutenir les détenues d’Elâzığ!

André Métayer, Amitiés kurdes de Bretagne (AKB)

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