Des drones de combat turcs survolent le nord-ouest de la Syrie, se concentrant sur les régions d'Afrin et de Shehba, touchées par le séisme
La ville de Tall Rifat, dans le canton de Shehba, au nord de la Syrie

Des drones de reconnaissance et de combat turcs survolent le nord-ouest de la Syrie, se concentrant sur les régions d’Afrin et de Shehba, touchées par le séisme.

Des drones de reconnaissance et de combat de la Turquie, membre de l’OTAN, survolent les régions d’Afrin et de Shehba, dans le nord-ouest de la Syrie. Les activités aériennes se concentrent sur le district de Shera, dans la région d’Afrin occupée par la Turquie et ses mercenaires djihadistes alliés, ainsi que sur la ville de Tall Rifat, située plus au sud-est, dans le canton voisin de Shehba, a rapporté un correspondant de l’agence de presse Hawarnews (ANHA). Les deux régions se trouvent dans la zone frontalière turco-syrienne durement frappée par les séismes du 6 février. La population déjà ébranlée par les violents tremblements de terre subit a présent la terreur des drones turcs. 

Ces derniers jours, l’armée turque a procédé dans la région à plusieurs frappes aériennes ainsi qu’à des tirs d’artillerie, alors que des deux côtés de la frontière, les populations sont en proie à l’une des pires catastrophes survenues au cours du dernier siècle. La ville de Tall Rifat, qui accueille des dizaines de milliers de déplacés d’Afrin, auxquels se sont ajoutés récemment des milliers de victimes du tremblement de terre, est particulièrement touchée par les agressions militaires turques. Jeudi dernier, un septuagénaire y a été tué suite à une attaque de drone turque. Cet homme arabe originaire d’Alep qui avait survécu au tremblement de terre avait été évacué vers Shehba quelques jours auparavant par l’administration autonome. Un homme de 50 ans a par ailleurs été gravement blessé lors de l’attaque, qui s’est produite près d’un marché.

L’indignation du Conseil populaire de Tall Rifat face au silence international

Vingt-quatre heures à peine après le tremblement de terre meurtrier, l’armée turque menait déjà des attaques aériennes et terrestres sur Tall Rifat. Dimanche dernier, elle menait une frappe de drone dans le canton de Kobanê, tuant un membre des Forces démocratiques syriennes (FDS). La ville d’Aïn Issa a également été attaquée à plusieurs reprises ces derniers jours. Jusqu’à présent, ces agressions n’ont suscité aucune condamnation au sein de la communauté internationale.

Dans une conférence de presse tenue vendredi, Mihemed Henan, coprésident du Conseil populaire de Tall Rifat s’est dit « indigné » par le silence qui entoure les attaques turques. « Il est consternant que des organisations comme les Nations unies (ONU) laissent la Turquie poursuivre sa guerre contre l’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie, alors qu’une catastrophe d’ampleur apocalyptique accable la région », a-t-il déclaré. Et d’ajouter: « Il est choquant que la Turquie ne soit pas incitée à faire preuve d’un peu d’humanité. »