Lors d’une conférence tenue à Amed, le Parti des Régions Démocratiques (DBP) a lancé un vibrant appel pour bâtir un avenir libre dans une société émancipée.
À l’approche de son 6ème congrès à Ankara prévu pour le 12 novembre, le DBP a organisé une conférence dans la ville d’Amed (Diyarbakır), mobilisant des milliers de Kurdes de Turquie dans le district de Bağlar. Les banderoles en langue kurde affichaient les ambitions du parti : « Construire une vie libre avec une société organisée » et « Les femmes organisent la vie ».
Les discours d’ouverture ont été prononcés par les coprésidents du DBP, Saliha Aydeniz et Keskin Bayindir, tous deux parlementaires en Turquie.
Dans son allocution, Keskin Bayindir a analysé la situation politique actuelle au Moyen-Orient, soulignant l’effondrement imminent du système de modernité capitaliste : « Aucune puissance ne peut désormais empêcher cet effondrement, origine des guerres au Moyen-Orient. Les puissances hégémoniques ont transformé cette région en champ de bataille. Nous assistons à un conflit d’envergure mondiale, un véritable bain de sang, notamment au Kurdistan. »
Il a poursuivi en dénonçant la mentalité « diviser pour régner » des États-nations, qu’il juge responsable des guerres et crises actuelles : « Tant que l’identité et le statut des peuples ne seront pas reconnus, le Moyen-Orient continuera de saigner. »
Selon Bayindir, la solution réside dans le modèle de modernité démocratique, illustré par l’exemple de Rojava, où malgré les attaques, diverses identités, croyances et cultures coexistent et sèment les graines de la liberté. Il a prôné le confédéralisme démocratique, tel que proposé par Abdullah Öcalan, comme alternative au modèle d’État-nation, et a appelé à un retour au Consensus de Dolmabahçe de 2015.
Bayindir a également souligné l’importance de l’unité nationale kurde et de l’organisation sociétale pour sauvegarder et pérenniser les acquis des Kurdes, insistant sur la nécessité d’une attitude ferme contre ceux qui compromettent l’avenir du peuple kurde.
En conclusion, le coprésident du DBP a affirmé que rien ne pourrait arrêter le peuple kurde sur la voie de la liberté et du succès : « C’est le moment d’accomplir de grandes choses au Kurdistan, pour la liberté des femmes et du peuple. C’est le moment de la liberté, de bâtir une vie écologique et démocratique au Kurdistan. »