La co-présidente du Parti des Régions Démocratiques (DBP), Çiğdem Kılıçgün Uçar, a souligné le rôle crucial d'Abdullah Öcalan dans la résolution des conflits en Turquie et au Moyen-Orient, ainsi que dans l’établissement d’une paix durable.

La co-présidente du Parti des Régions Démocratiques (DBP), Çiğdem Kılıçgün Uçar, a souligné le rôle crucial d’Abdullah Öcalan dans la résolution des conflits en Turquie et au Moyen-Orient, ainsi que dans l’établissement d’une paix durable.

Dans une interview accordée à l’agence ANF, Çiğdem Kılıçgün Uçar a abordé plusieurs sujets d’actualité, notamment :

  • Les problèmes de démocratie et de justice en Turquie
  • La pression croissante sur la presse libre
  • La restructuration géopolitique du Moyen-Orient
  • Le modèle démocratique autonome du Rojava
  • Le rôle d’Abdullah Öcalan dans la résolution de la question kurde

Elle a dénoncé la crise judiciaire et le manque de volonté du gouvernement turc à apporter des solutions durables. Selon elle, les opérations récentes contre les médias indépendants et la répression contre des partis d’opposition, comme le Parti Socialiste des Opprimés (ESP), montrent que le pouvoir refuse tout espace démocratique.

Elle a également condamné l’usage de drones armés contre des journalistes et les arrestations arbitraires, illustrant selon elle l’intolérance du gouvernement à l’égard des voix critiques. Toutefois, elle a insisté sur le fait que ces problèmes ne sont pas irrémédiables et qu’ils peuvent être surmontés grâce à une lutte collective menée par les partis d’opposition et les mouvements sociaux.

L’Administration autonome, un modèle pour le Moyen-Orient

Décrivant les profonds bouleversements au Moyen-Orient, elle a évoqué une région à la fois en proie à des guerres incessantes et au reformatage géopolitique.

Elle a insisté sur le fait que le Moyen-Orient est un terrain stratégique où les États cherchent à renforcer leur influence, notamment en raison de ses richesses souterraines et de la résistance de certains modèles politiques refusant l’intégration au capitalisme mondial.

Dans ce contexte, elle a mis en avant le modèle d’Administration autonome mis en place au Rojava depuis 13 ans, qu’elle considère comme une alternative démocratique et un projet pionnier pour la libération des femmes.

« Le modèle démocratique du Rojava n’est pas seulement pertinent pour le Moyen-Orient, mais pour le monde entier. »

Malgré son potentiel de paix et de stabilité, elle a souligné la contradiction entre les attaques continues contre cette région et la nécessité de trouver une issue pacifique en Turquie.

Une solution démocratique urgente

Faisant référence aux civils et aux femmes tués lors des attaques turques, notamment au barrage de Tishrin, elle a déclaré que ces agressions sont inacceptables et montrent l’urgence d’une solution démocratique.

Elle a insisté sur le fait que cette solution ne peut être réduite à un seul cadre national, et que l’expérience du Rojava offre des pistes de réflexion importantes.

« La question kurde n’est pas seulement un problème d’État, mais une problématique qui concerne l’ensemble de la société turque. »

Elle a critiqué le gouvernement turc pour son refus de résoudre la question kurde et pour son maintien d’une stratégie de répression au lieu d’ouvrir un dialogue constructif.

Les rencontres avec Abdullah Öcalan sont essentielles

Commentant les récents débats politiques en Turquie et les déclarations du dirigeant du MHP Devlet Bahçeli, elle a insisté sur l’importance des discussions avec Abdullah Öcalan.

Selon elle, les rencontres avec Öcalan à İmralı revêtent une portée majeure non seulement pour la Turquie, mais aussi pour l’ensemble du Moyen-Orient.

« Le peuple kurde et les peuples du Moyen-Orient reconnaissent en Abdullah Öcalan un acteur clé pour la paix et la démocratie. »

Elle a ajouté que la libération d’Öcalan permettrait d’accélérer ce processus et a dénoncé son isolement total à İmralı, qui empêche toute discussion sur un pied d’égalité.

« Pour qu’une solution puisse émerger, Öcalan doit pouvoir s’exprimer librement et disposer des moyens nécessaires pour parvenir à un règlement. »

Elle a conclu en affirmant que lutter pour la liberté d’Öcalan, c’est lutter pour une paix juste et durable.