L'Association des Journalistes Dicle Firat a publié le bilan de la répression à l’encontre des journalistes en Turquie, au cours du mois de juillet.

L’Association des Journalistes Dicle Firat a publié le bilan de la répression à l’encontre des journalistes en Turquie, au cours du mois de juillet.

Plusieurs journalistes ont été arrêtés, détenus et/ou poursuivis au cours du mois de juillet, révèle le dernier rapport mensuel de l’Association des Journalistes Dicle Firat (DFG). D’autres ont été empêchés par les forces de l’ordre de couvrir des événements, indique encore le rapport qui précise que certains ont été victimes de violences policières. Des journalistes ont ainsi été blessés lors de la répression par la police des manifestations en hommage aux victimes du massacre de Suruç, à Istanbul, Ankara, Izmir, Van et Diyarbayir.

DFG souligne par ailleurs que deux correspondantes de l’agence de presse féminine Jin News ont reçu des pressions visant à ce qu’elles collaborent avec les autorités turques.  « Cette approche est une tentative d’intimider les journalistes et de les éloigner du terrain. Les journalistes ne sont pas des informateurs/agents de qui que ce soit. »

UN GOUVERNEMENT QUI A PEUR DES JOURNALISTES

Le rapport pointe également du doigt une « liste de personnes à abattre » contenant 55 noms, dont ceux de personnalités kurdes, d’opposants politiques et de journalistes en exil. Le journaliste Erk Acarer, dont le nom figure sur la liste noire, a été attaqué à son domicile à Berlin. Un autre journaliste, Celal Başlangıç a été averti par la police allemande que son nom figurait sur la liste. « Le gouvernement a peur des journalistes au point qu’il tente de les éliminer », déclare l’association de défense de la liberté de la presse.

DÉTENTION, TORTURE, MENACE, PRISON…

Selon le rapport, 4 journalistes ont été arrêtés en juillet, 15 ont été victimes de torture et de mauvais traitements, et 14 autres ont été agressés.

4 journalistes ont été menacés et plusieurs ont été empêchés de faire leur travail au cours de diverses manifestations. 2 membres de la presse ont par ailleurs fait l’objet de poursuites pénales et 1 journaliste a été incarcéré. L’association note également qu’un journaliste a été condamné à 11 mois et 20 jours de prison, tandis que 56 procédures pénales sont en cours. Au 4 août, le nombre de journalistes emprisonnés s’élève à 65, indique en outre le rapport.