Au cours de l’année précédente, 227 journalistes ont été jugés en Turquie et au moins 53 condamnés à des peines de prison ou à des amendes

Au cours de l’année précédente, 227 journalistes ont été jugés en Turquie et au moins 53 d’entre eux condamnés à des peines de prison ou à des amendes, selon les données de l’Institut international de la presse (IPI).

L’Institut international de la presse (IPI) a publié les statistiques annuelles 2022 de son programme de suivi des procès en Turquie dans le cadre de sa campagne pour la libération des journalistes emprisonnés en Turquie (FreeTurkeyJournalists).

Dans le cadre de l’observation des procès des journalistes en Turquie, des représentants de l’IPI ont suivi en personne plusieurs procès dans différentes villes de Turquie. En outre, l’IPI a documenté l’évolution de plus de 130 procès par le biais de ses propres recherches, complétées par des mises à jour effectuées par des institutions locales, notamment l’Association d’études sur les médias et le droit (MLSA), l’ONG P24, le site d’information Bianet et l’organisation RSF Turquie.

Augmentation des condamnations de journalistes

En 2022, l’IPI a documenté 282 audiences dans 137 procès contre au moins 227 journalistes. Parmi ces procès, 36 se sont terminés par une condamnation (dans quatre d’entre eux, il y a eu une décision à la fois de condamnation et d’acquittement).

Au total, 53 journalistes ont été condamnés, ce qui a entraîné un total cumulé de 132 ans de condamnation et environ 300 000 lires turques (environ 15 000 euros) d’amendes. Vingt-trois de ces condamnations concernaient des accusations liées au terrorisme et cinq des insultes au président. Ces chiffres représentent une augmentation par rapport à l’année 2021, qui avait vu la condamnation de 28 journalistes à 83 ans de prison au total, selon les statistiques de l’IPI.

Selon les données de l’IPI, en 2022, sur les 282 audiences, 25 (9 %) se sont soldées par l’acquittement de tous les accusés et 32 (12 %) par des condamnations. Ces chiffres sont également en augmentation par rapport à 2021, où cinq pour cent des procès documentés se sont terminés par une condamnation (16 condamnations).

Dans quatre affaires, les journalistes ont été acquittés de certains chefs d’accusation et condamnés pour d’autres chefs d’accusation. L’issue de loin la plus fréquente a été l’ajournement : dans 78% des audiences (219 audiences), la procédure a été reportée à une date ultérieure. Deux affaires ont été rejetées.

Les 137 procès individuels enregistrés par l’IPI ont donné lieu à au moins 154 inculpations de journalistes, certains ont été poursuivis pour plusieurs chefs d’accusation. Les plus fréquents étaient ceux liés au terrorisme, qui représentaient 64 cas, soit environ 42 % de l’ensemble des accusations. Viennent ensuite les accusations de diffamation portées par des hommes politiques, des hommes d’affaires et d’autres personnalités puissantes, qui représentent 26 cas, soit environ 17 % de l’ensemble des accusations. Les accusations d’insulte au président, représentent environ 16% de toutes les accusations. Ces trois types d’accusations étaient également les plus courantes, dans le même classement, en 2021.

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