Abdullah Öcalan qui avait envisagé la situation actuelle d’Afrin avait averti en 2016 l’administration et les forces de la ville « ce n’est pas le moment d’ouvrir des usines de textile, il faut créer des ateliers de munitions et d’armes »
Après la libération de Kobanê en 2014, la victoire du HDP aux élections législatives et la prise de contrôle des troupes arabo-kurdes à Gîre Spî l’Etat turc a mis fin aux négociations avec le leader kurde à Imrali.
Les avertissements du leader kurde Öcalan avait répété ses avertissements concernant le Rojava qui était alors « la ligne rouge » du gouvernement turc.
Le leader kurde qui avait remarqué la menace qui pesait sur Afrin avait partagé ses inquiétudes avec les prisonniers/membres du PKK qui allaient faire partie du secrétariat mis en place pour le « processus de paix ». Suite à l’arrêt du processus, ces prisonniers : Cetin Arkas et Nasrullah Kuran ont été emmenés à la prison de Silivri où ils ont partagé les appréhensions d’Öcalan lors d’un reportage avec le journaliste emprisonné de Ozgur Gundem, Mikail Barut. Le lendemain de la parution du journal, Ozgur Gundem a été fermé par la police.
La réalité du peuple qui lutte
C’est ainsi que Aktas reporte les propos du leader kurde : « Les nôtres ont été trop calmes lors de la reconstruction de Kobanê. Si vous mettez tout votre travail dans la reconstruction, vous vous ferez tirer dessus de plusieurs endroits surtout si vous oubliez que vous êtes en guerre. Vous êtes en guerre, en guerre ! Les hommes et les femmes mariés ne s’approcheront pas l’un de l’autre durant 5 ans si nécessaire, nous organiserons nos vies par rapport à la guerre. »
Puis il ajoute » S’ils restent fixés sur Afrin il se feront tirer dessus, d’ailleurs ils commencent à se faire entourer. Il y a des informations concernant des usines de textile et leur production, ils mettent en avant des travaux capitalistes. Il y a encore une incompréhension concernant la situation dans laquelle ils se trouvent. Ce n’est pas le moment de travailler pour des usines de textile mais de fabriquer des ateliers pour créer des armes et le communisme de la guerre pour le transmettre à la population ».
« Les kurdes ne sont pas des moutons à sacrifier »
« Si seulement la Turquie renonçait à ses rêves de souveraineté au Moyen Orient, mettait fin à sa phobie des kurdes et tenait la main que nous lui tendons. Mais comme vous le savez, j’ai, devant des millions de personnes (dans la lettre qu’il a écrit pour fêter le Newroz en 2015) défendu l’esprit de Esme, mais ils ont continué de m’appeler « leader des terroristes ». Ils disent « jamais nous ne laisserons se former un couloir kurde ». Dans une telle situation, les kurdes ne placeront pas leurs têtes sous le couteau tels des moutons à sacrifier » déclare Abdullah Öcalan.
Aktas qui rappelle que la création des forces de sécurité de la frontière était une des idées du leader kurde et ajoute « l’histoire a créé une telle opportunité que les conditions sont favorables à la libération de tout le Moyen-Orient avec en perspective la nation démocratique qui en faveur des peuples. La période révolutionnaire du Rojava rappelle la révolution française. Il est tout à fait possible de créer des entités politiques et militaires avec les kurdes, les arabes, les turkmènes, les assyriens, les perses, les arméniens ainsi que tous les peuples opprimés. En travaillant avec un esprit révolutionnaire mettre en place une troupe invincible de la Confédération en 6 mois est tout à fait possible. Face à une formation du genre, quelle force ne tremblerait pas ? »