Les réactions se multiplient depuis l’arrestation de 5 journalistes et militants au Sud-Kurdistan (nord de l’Irak), d’autant plus que près de 50 journalistes sont déjà derrière les barreaux

Les réactions se multiplient depuis l’arrestation de 5 journalistes et militants au Sud-Kurdistan (Irak), d’autant plus que près de 50 journalistes sont déjà derrière les barreaux.

Le 16 février, le 2e tribunal pénal de Hewler (Erbil), capitale du Sud-Kurdistan, a condamné les militants et journalistes Sherwan Sherwani, Ghudar Zebari, Hariwan Issa, Ayaz Karam et Shvan Saeed à six ans de prison pour « atteinte à la sécurité et à la stabilité » du Gouvernement régional du Kurdistan (KRG), a rappelé Amnesty international appelant à une action urgente pour leur libération.

Les cinq journalistes et activistes ont entamé une grève de la faim dans l’attente du verdict en appel, qui devrait être rendu le 16 mars. Amnesty International a demandé leur libération immédiate et inconditionnelle dans une lettre adressée au Dr Dindar Zebari, coordinateur du Bureau de plaidoyer international du KRG.

Suite à leur condamnation, les cinq journalistes et militants ont entamé une grève de la faim pour protester contre leurs conditions de détention. Selon les informations dont dispose Amnesty International, ils sont détenus dans des cellules surpeuplées – plus de 100 prisonniers -, sans espace pour dormir ou marcher. 

Sherwan Sherwani a été arrêté le 7 octobre 2020 à Hewlêr, et les quatre autres journalistes et militants – Guhdar Zebari, Hariwan Issa, Ayaz Karam et Shvan Saeed – le 22 octobre 2020 à Dohuk, une autre ville importante du KRG, du fait de leur participation aux manifestations antigouvernementales visant à dénoncer les salaires impayés et la corruption. Par la suite, leurs familles n’ont pas eu de nouvelles d’eux pendant des mois. Les cinq journalistes ont dit à leurs avocats et aux membres de leur famille qu’ils avaient été soumis à la torture et à d’autres mauvais traitements. Lors de l’audience, ils ont déclaré avoir été forcés de signer des « aveux » sous la contrainte, mais le tribunal a rejeté ces allégations. En outre, l’audience s’est tenue à huis clos, les forces de sécurité ayant interdit l’entrée, y compris aux membres de la famille immédiate, a dénoncé Amnesty international.

En conséquence, l’ONG de défense des droits humains appelle à envoyer des courriers à M. Dindar Zebari pour demander la libération immédiate des militants et journalistes. Un courrier-type est mis à disposition sur le site de l’ONG.