Le leader kurde Abdullah Öcalan a fait parvenir un mot de soutien au député du DEM Parti, hospitalisé à Istanbul, saluant son parcours politique et humain

Alors que l’état de santé de Sırrı Süreyya Önder reste critique, un message inattendu est parvenu depuis l’île-prison d’Imralı. Le leader kurde Abdullah Öcalan a fait parvenir un mot de soutien au député du DEM Parti, hospitalisé à Istanbul, saluant son parcours politique et humain.

La députée de Van, Pervin Buldan, membre de la délégation d’Imralı du DEM Parti, s’est rendue ce lundi auprès d’Öcalan en compagnie de l’avocat Faik Özgür Erol (Cabinet juridique Asrin). À l’issue de cette rencontre tenue dans la prison de haute sécurité de type F sur l’île d’Imralı, Buldan s’est exprimée devant l’hôpital où Önder est soigné, lisant publiquement le message écrit par le leader emprisonné.

« Önder a brisé les préjugés, dans la rue comme au Parlement »

Dans son message, Abdullah Öcalan adresse ses vœux de prompt rétablissement à Sırrı Süreyya Önder, tout en soulignant l’importance de l’homme dans le paysage politique et social turc.

« Je souhaite un complet rétablissement à Sırrı Süreyya Önder après les problèmes de santé qu’il a rencontrés. Je transmets mes pensées à sa famille, à ses amis et à tous ses proches », écrit Öcalan.

Il revient également sur leur longue collaboration : douze années de travail commun, au cours desquelles Önder s’est imposé comme une figure singulière, à la croisée de plusieurs héritages.

« En tant qu’enfant d’Adıyaman, issu de la tradition turkmène de Baba İshak, il a incarné dans sa personne même un idéal de paix. Il a porté cette volonté jusque dans l’espace public, en brisant des préjugés sociaux enracinés. Il l’a fait — dans la société, au Parlement, dans la rue. »

Öcalan va plus loin, liant l’identité d’Önder à une vision plus large de l’Anatolie : une identité où coexistent les gênes culturels de la région et une tradition de paix qui s’oppose à toute forme de politique fondée sur l’hostilité.

« Sırrı Süreyya Önder est l’expression vivante de cette culture anatolienne. La paix, c’est rendre cette mémoire vivante, c’est incarner une tradition turkmène fondée non pas sur l’inimitié, mais sur la coexistence. »

Une loyauté à incarner, pas seulement à admirer

Abdullah Öcalan salue également la force de résilience d’Önder et sa capacité à faire face aux situations difficiles : « Il sait transformer l’adversité en opportunité, avant même qu’elle ne s’aggrave », écrit-il.

Enfin, il note les nombreuses visites que reçoit Önder à l’hôpital et souligne que le meilleur hommage qu’on puisse lui rendre est de faire vivre son engagement pour la paix.

« La vraie loyauté, ce n’est pas de venir le voir à l’hôpital, c’est de mettre en œuvre ses efforts pour la paix. Je lui souhaite à nouveau un prompt rétablissement. Qu’il nous revienne dans toute sa joie, dans toute sa force. »

Pervin Buldan a également précisé que l’entretien avec Abdullah Öcalan avait duré deux heures et demie. Une rencontre qu’elle a qualifiée de « très productive », assurant que le leader kurde reste « confiant » dans le processus en cours et poursuit son travail depuis sa cellule.