« La meilleure chose à faire est de s’accepter les uns les autres, et de développer un langage de solution. Nous sommes prêts à faire ce qui nous incombe pour que l’identité et les droits de tous les peuples du nord et de l’est de la Syrie soient reconnus », ont déclaré les dirigeants de l’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie (AANES) lors d’une conférence de presse sur les attaques d’invasion de l’État turc et les récents développements dans la région.
Le communiqué de presse lu par les Coprésidents de l’AANES, Abdulhamid El Mihbash et Bêrîvan Khalid, dit ceci :
« Les attaques et les massacres de l’envahisseur turc et de ses mercenaires fascistes contre le peuple du nord et de l’est de la Syrie continuent. Les populations du Rojava et du nord et de l’est de la Syrie qui ont payé le plus lourd tribut dans la lutte contre l’EI (État islamique) sont aujourd’hui attaquées par l’État turc soutenu par des mercenaires de l’EI et d’al-Nosra, avec l’approbation et l’encouragement des États-Unis et de la Russie. Et elles continuent à payer le prix fort.
Les forces d’occupation bombardent et incendient des villages, des villes et des habitations. Les droits humains sont bafoués et des crimes de guerre sont commis quotidiennement. La politicienne Hevrin Khalaf, le prêtre de l’Eglise arménienne de Qamishlo Hovsep Bedoyan et son père ont été assassinés, des centaines de femmes et d’enfants ont été massacrés et des armes interdites internationalement ont été utilisées.
Alors que les Etats-Unis et la Russie ont clairement exprimé leur position, gardant le silence, le Secrétaire général de l’ONU António Guterres a également légitimé le massacre de civils et le changement démographique au Rojava et dans le nord et l’est de la Syrie. Cette attitude ne fait qu’encourager Erdoğan, le fasciste du siècle.
Les actes commis par l’occupant turc à Afrin sont connus de tous. La population kurde a été déplacée par centaines de milliers et des mercenaires de l’EI et d’al-Nusra appelés Armée nationale syrienne ont été installés à leur place. Des centaines de femmes et d’enfants ont été enlevés à Afrin où des pillages et des vols sans mesure ont été commis. Cependant, les Nations Unies et les puissances internationales continuent de garder le silence sur les massacres contre le peuple kurde et le changement démographique à Afrin.
L’objectif du fasciste du siècle Erdoğan et de l’Etat turc envahisseur est d’installer leurs mercenaires, composés de restes de l’EI et d’al-Nosra formés sous le toit de l’Etat turc, sur les terres du Rojava, principalement à Serêkaniyê (Ras al-Aïn) et Girê Spî (Tall Abyad).
Le monde entier est témoin du fait que c’est l’État turc lui-même qui a formé, organisé et alimenté l’EI. Abou Bakr al-Baghdadi a été tué dans la région d’Idlib sous contrôle turc, à 5 km de la frontière turque. Le porte-parole de l’EI al-Muhajir a été tué à Jarablus, qu’Erdoğan appelle « la zone la plus sûre de Syrie » (…). Toutes les informations disponibles montrent qu’Erdoğan et l’Etat turc sont les partenaires de l’EI et d’al-Nosra, et menacent l’Europe et le monde avec les mercenaires et les réfugiés de l’EI. Aux États-Unis, Erdoğan s’accorde le droit d’exhiber, sous les yeux du monde entier, une carte montrant son plan d’invasion et d’afficher son intention d’envahir le Rojava et de massacrer les peuples vivant dans cette région. Alors que c’est une grande humiliation pour l’Etat syrien et pour les valeurs d’humanité et de démocratie, pas une seule personne n’a réagi aux ambitions et menaces du fasciste Erdoğan.
Par ailleurs, la Turquie a mené une politique et une stratégie tout à fait délibérées à l’égard des réfugiés. Ouvrant sciemment ses portes aux réfugiés, l’Etat turc les a régulièrement installés dans le pays. Avec cette méthode immorale, il utilise les réfugiés comme un moyen de menace et de chantage pour l’humanité et l’Europe. Notre appel au monde et à l’humanité est d’élever la voix et de prendre position contre l’invasion et les attaques visant le Rojava et le nord et l’est de la Syrie, les changements démographiques et les atrocités commises dans la région.
Il est clair que l’Etat turc envahisseur tire sa force de la réunion Erdoğan-Trump. Erdoğan peut facilement faire part à Washington de son plan visant à « installer un million de réfugiés à Raqqa et Deir ez-Zor ». Erdoğan considère la Syrie du nord et de l’est comme faisant partie de ses propres terres et la Syrie comme une province ottomane. Au lieu de dire à Erdoğan qu’il n’a pas le droit d’envahir les terres d’un autre pays, d’en changer la démographie, de déplacer et de massacrer les peuples arabes, kurdes, arméniens et chrétiens, Trump déclare au contraire que le cessez-le-feu avec les Kurdes est très bien respecté. Avant toute chose, cela est totalement faux. Des centaines de milliers de personnes ont été déplacées de force et massacrées avec les chars, l’artillerie et les avions de combat de la Turquie. La décision de cessez-le-feu ne peut être considérée comme telle que si les forces d’occupation quittent les terres des Kurdes, des Arabes et des chrétiens qu’elles ont envahis.
Plus de 10 000 mercenaires de l’EI sont détenus dans des centres de détention du nord et de l’est de la Syrie. Les peuples kurde, arabe et chrétien ont sacrifié plus de 10 000 martyrs dans la lutte menée contre l’EI, avec le soutien des forces de la coalition internationale. Personne, à part les peuples du Rojava et du nord-est de la Syrie, ne peut s’arroger le droit d’élaborer un plan concernant les prisonniers de l’EI. Tout le monde devrait savoir que le véritable danger de l’EI est à venir, à moins que les attaques d’invasion et les massacres perpétrés par l’État turc contre notre peuple ne prennent fin.
Pour faire en sorte que l’EI ne constitue pas une nouvelle menace contre l’humanité et ne soit pas ravivé par les attaques d’invasion de l’État turc, nous appelons les États-Unis, la Russie, la Coalition internationale, l’Union européenne, la Ligue arabe, les Nations Unies et la Syrie à réagir aux attaques d’invasion turques et à chasser les forces d’occupation de nos terres dès que possible.
Nous lançons un appel à l’État syrien. Nous espérons que l’État syrien et Assad adopteront une attitude axée sur la recherche de solutions. En tant que peuples du nord et de l’est de la Syrie, nous n’avons jamais eu l’intention de diviser les terres syriennes. Les affirmations et les discours selon lesquels nous cherchons à diviser le pays ne reflètent pas la vérité. Au contraire, nous nous opposons à de telles tentatives. Nous avons défendu les terres et l’unité syriennes contre l’invasion des gangs de l’EI et d’Al-Nosra pendant 8 ans. Cette victoire est un honneur pour tous les peuples de Syrie (…) La meilleure chose à faire est de s’accepter les uns les autres et de développer un langage de solution. Nous sommes prêts à faire ce qui nous incombe pour que l’identité et les droits de tous les peuples du nord et de l’est de la Syrie soient reconnus. »
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