Dans un communiqué de presse publié à l'occasion du troisième anniversaire de l'occupation de Girê Spî (ar : Tal Abyad) et Serêkaniyê (ar : Ras al-Ain), l'Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie (AANES) a appelé à une action internationale pour mettre fin aux attaques d'occupation turques.
Emblème de l'AANES

Dans un communiqué de presse publié à l’occasion du troisième anniversaire de l’occupation de Girê Spî (ar : Tal Abyad) et Serêkaniyê (ar : Ras al-Ain), l’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie (AANES) a appelé à une action internationale pour mettre fin aux attaques d’occupation turques.

Telle est l’intégralité de la déclaration de l’AANES publiée dimanche : 

« L’occupation et l’intervention turques dans les territoires syriens sont perçues non seulement par la communauté régionale mais aussi par l’ensemble du peuple syrien comme une volonté claire d‘annexion des frontières. L’État turc a cherché à turquifier la région dans le but de faire revivre l’Empire ottoman et le Misak-ı Milli [Pacte national ; un plan élaboré par le parlement ottoman au début des années 1920, qui envisage un territoire turc comprenant la Thrace, le nord de la Syrie et le nord de l’Irak]. Par des marchandages politiques et militaires et l’utilisation de groupes terroristes et de mercenaires, il cherche à déclencher une guerre ethnique et civile. D’autre part, il tente d’éliminer les projets démocratiques qui constituent une solution à la crise syrienne. À cette fin, la Turquie, a occupé Girê Spî et Serêkaniyê le 9 octobre 2019. Par le biais des groupes mercenaires impliqués dans la corruption, le massacre et le pillage, elle tente d’effacer l’histoire, la culture et la composition ethnique de la région.

La Turquie a déplacé des centaines de milliers de personnes d’Afrin, de Serêkaniyê et de Girê Spî et a installé à leur place les familles des mercenaires. L’État turc veut ainsi modifier la structure démographique et faire de la région un refuge pour les groupes de mercenaires qui ont été vaincus par les FDS (Forces démocratiques syriennes) et la coalition internationale.

En tant qu’Administration autonome du nord et de l’Est de la Syrie, nous consoliderons notre lutte dans tous les domaines pour libérer les territoires occupés de la terreur sauvage et pour que l’État turc soit poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Les attaques de drones turcs sur le nord-est de la Syrie, l’utilisation d’armes interdites et l’instigation de la peur et des troubles sont la continuation de sa politique d’occupation.

Cette occupation n’aurait pas eu lieu si la politique internationale n’avait pas été ambiguë, notamment la politique suivie à l’époque par les États-Unis d’Amérique. Les peuples de la région combattent la terreur avec le soutien de la Coalition internationale, et ils paient le prix de cette politique.

Nous demandons à la Coalition internationale, aux États garants et à la communauté internationale d’assumer leurs responsabilités morales et juridiques, d’agir rapidement, de mettre fin aux attaques d’occupation de l’État turc et d’en éliminer tous les effets. En outre, il convient d’adopter une position claire contre la politique d’occupation de la Turquie et de garantir le retour en toute sécurité de la population indigène. L’État turc, qui est une force d’occupation dans la région, affaiblit notre lutte internationale contre le terrorisme et empêche la mise en place de solutions durables à la crise en Syrie. »