L'Organisation des droits humains d'Afrin a publié un bilan des crimes commis par les forces d'occupation turques à Afrin en février
Des mercenaires djihadistes dans la ville d'Afrin au nord de la Syrie, occupée depuis mars 2018 par la Turquie.

L’Organisation des droits humains d’Afrin a publié un bilan des crimes commis par les forces d’occupation turques et leurs mercenaires à Afrin, dans le nord de la Syrie, au cours du mois de février.

Selon le rapport, soixante personnes, dont quatre femmes, ont été enlevées, six sites historiques ont été rasés et 1 818 arbres ont été abattus. Entre le début de l’occupation turque, le 18 mars 2018, et décembre 2021, l’organisation de défense des droits humains avait enregistré 686 morts et 8 455 enlèvements. Beaucoup de ceux qui ont été enlevés sont toujours portés disparus.

Plusieurs groupes de mercenaires djihadistes soutenus par Ankara, tels que Furqat al-Hamzat, Ahrar al-Sharqiya et la Brigade Sultan Murad, ainsi que les services secrets turcs (MIT) sont à l’origine des enlèvements. La plupart des enlèvements sont commis dans le but d’extorquer des rançons aux familles des victimes. Mais cette pratique vise aussi et surtout un objectif politique recherché par Ankara : forcer la population autochtone à quitter la région pour opérer une transformation démographique.

Des personnes soupçonnées de résister contre l’occupation turque sont également enlevées et emmenées en Turquie où elles sont torturées et emprisonnées pendant des années.

Changement démographique

La population d’Afrin était kurde à au moins 96 pour cent avant l’occupation. Aujourd’hui, cette proportion est inférieure à 23 pour cent. Sur les quelque 15 000 personnes de confession Alévie, il n’en reste plus que 200. Quant au nombre de personnes de confession yézidie, il est passé de 25 000 à 2 000 sous l’occupation turque.

Six sites archéologiques dévastés

Dans le même temps, il y a des attaques contre les sites historiques de la région. Selon les rapports de l’organisation de défense des droits humains, six sites historiques ont été détruits rien qu’en février. Sur la colline de Marani près d’Afrin, des vestiges ont été pillés. Par ailleurs, un caravansérail médiéval a été détruit à Tell Sultan. Les ruines du XIIIe siècle ont été dévastées par de lourds équipements de construction. Près du village de Gemrûkê, le site de Tell Şorbe, un monticule qui n’avait pas encore été exploré, a été rasé par les forces d’occupation. Les monticules de Tell Laq et Tell Çiya ont également été affectés par des pillages. Le site archéologique de Tell Birk Abdala, qui était protégé en tant que patrimoine culturel depuis 1981, a également été détruit par les forces d’occupation.

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