Lors d’un entretien avec l’agence de presse kurde ANF, Saleh Muslim, représentant des relations extérieures du Mouvement pour une Société Libre (TEV-DEM) et ancien co-présidant du Parti de l’union démocratique (PYD) s’est exprimé concernant sa détention qui a duré deux jours à Prague.
Pourquoi étiez-vous à Prague ?
Il y avait une conférence annuelle à laquelle je devais participer. Nous étions présents pour représenter le Nord de la Syrie et nous avions plusieurs rendez-vous.
Quel jour des rencontres avez-vous été placé en garde à vue ?
C’était le quatrième et le dernier jour. Les rencontres étaient terminées, j’étais censé rentrer le lendemain.
Où étiez-vous lorsque les policiers sont venus vous chercher ?
Je me trouvais à l’hôtel quand ils sont arrivés. C’était la police tchèque. Ils ont dit qu’ils avaient un mandat d’arrêt, c’était un document d’un tribunal.
Vous ont t’ils dit que cette demande provenait de la Turquie ?
Bien sûr. Ils m’ont dit que cette situation avait eu lieu car c’était l’État Turc qui le voulait.
Comment étiez-vous traité en détention ?
C’était une procédure normale. Il n’y a pas eu d’interrogation. Ils m’ont directement envoyé devant le juge mais la garde à vue a duré deux jours.
Vous êtes en Europe depuis longtemps, pourquoi avez-vous fait face à cela en République Tchèque ? Qu’en pensez vous ?
L’organisation de la Turquie est liée aux relations qu’elle entretient avec les services secrets des pays. Ils ont des contacts dans certaines zones. Ils essaient enfaite de frapper là où ils voient de la faiblesse. Nous savons que les services secrets turcs sont dispersés à travers l’Europe. Ils ne peuvent pas mener d’offensive militaire en Europe comme au Kurdistan ou en Syrie c’est pour cela qu’ici, ils ont leurs services secrets. Ils essaient de tirer des avantages de certains organismes judiciaires qu’ils pensent être fragiles, mais la juridiction tchèque en était consciente. C’est pour cela qu’ils m’ont relâché.
Aujourd’hui la Turquie peut faire tout ce qu’elle souhaite, on peut s’attendre à tout. Ceux qui organisent des chasses à l’homme sont seulement des structures sans principes. Seul des criminels ont un tel comportement.
Après avoir été libéré, avez-vous fait face à une situation où vous avez suspicieux ?
Le fait que la police tchèque prenne autant de mesures de sécurité et qu’elle insiste tant nous a mis le doute. Cela signifiait qu’ils savaient quelque chose que nous n’étions pas au courant. Il doit sûrement avoir d’autres raisons pour qu’ils agissent ainsi, ils m’ont accompagné de près jusqu’à ce que je quitte la République Tchèque.
Vous voir porter des menottes a déclenché beaucoup de réactions.
Lorsqu’ils m’ont mis en garde à vue il n’y avait pas de menottes. Ils me les ont mises seulement pour le transfert, qui a duré 15 minutes jusqu’au tribunal. Lorsque j’ai refusé, ils m’ont dit que c’était ainsi que ça se passait ici. Je ne sais pas ce que cela signifie pour eux, mais en tout cas, pour nous des menottes ou pas, cela ne veut rien dire.
Est-ce que votre détention a un lien avec l’invasion d’Afrin ?
Oui, j’en suis sûr. La Turquie agit ainsi à cause de la résistance là-bas. Ils sont vaincus à Afrin. La résistance triomphe. Aujourd’hui, nous sommes la voix d’Afrin en Europe. Nous amplifions les voix des femmes et des enfants là-bas. ils ont essayé de nous faire taire mais ils ont échoué.