La campagne « 100 raisons pour juger le dictateur Erdogan » menée par le TJK-E énonce cent des crimes les plus graves commis par le régime d’Erdogan contre les femmes. Parmi les cas cités, figure celui de Taybet Inan.
Portrait de Taybet Inan par Janet Biehl

La campagne « 100 raisons pour juger le dictateur Erdogan » lancée par le Mouvement des Femmes kurdes en Europe (TJK-E) à l’occasion de la journée internationale des violences faites aux femmes, le 25 novembre dernier, énonce cent des crimes les plus graves commis par le régime d’Erdogan contre les femmes. Parmi les cas cités, figure celui de Taybet Inan, abattue en 2015 par les forces de sécurité turques dans la ville kurde de Silopi alors sous couvre-feu.

L’objectif de la campagne, telle que présentée par le TJK-E, est de recueillir 100 000 signatures, mais aussi de « partager des histoires de femmes assassinées, d’agir et de créer des alliances contre le féminicide et le fascisme. » L’organisation des femmes kurdes se propose ainsi d’être « la voix des femmes assassinées face au dictateur qui ne cesse de commettre des massacres chaque jour. »

Sur le site internet dédié à la campagne, sont recensés 100 des crimes les plus graves commis par le régime d’Erdogan à l’encontre des femmes. Nous publions ici le septième article consacré à Taybet Inan, 57 ans, abattue dans la rue en 2015 par un sniper de l’armée turque. Les faits se sont déroulés à Silopi, ville de la province kurde de Sirnak alors assiégée par les forces de sécurité turques.

Les soldats turcs ont non seulement abattu Taybet Inan en pleine rue, mais ils ont aussi tiré sur quiconque a tenté de lui porter secours.

Taybet Inan avait 57 ans. Mère de 11 enfants, elle vivait à Silopi, dans la province kurde de Sirnak.

Le 14 décembre 2015, le district de Silopi a été placé sous couvre-feu et assiégé par les forces de sécurité turques. Taybet Inan a été  abattue dans la rue par un sniper de l’armée turque, au cinquième jour du siège. L’armée a empêché quiconque de s’approcher. Blessée dans un premier temps, Taybet a agonisé pendant près de 6 heures avant de trouver la mort. Son corps est resté dans la rue pendant sept jours entiers. Les personnes qui ont tenté de récupérer le corps ont également été visées et plusieurs ont été tuées.

Jusqu’à présent, le meurtre de Taybet Inan est demeuré impuni.