Genève a été le lieu d’une rencontre importante entre une délégation internationale de femmes et Gihan Indraguptha, le rapporteur spécial des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires, ou arbitraires.

Cette délégation a sollicité l’intervention de l’ONU concernant l’exécution extrajudiciaire de Nagihan Akarsel et l’ensemble des féminicides. L’initiative a été coordonnée par le TJK-E (Mouvement des femmes kurdes en Europe), l’Académie de Jinéologie et l’Initiative Internationale de Justice pour Nagihan Akarsel, à l’occasion du premier anniversaire du meurtre de la journaliste kurde, universitaire et défenseur des droits des femmes, Nagihan Akarsel, assassinée en quittant sa résidence à Sulaymaniyah, dans le sud-Kurdistan (nord de l’Irak), le 4 octobre 2022.


La délégation était composée d’Agnès Golfier, co-directrice de la Fondation Danielle Mitterrand en France, de Sarah Mauriaucourt, membre du Centre Jineologie de Bruxelles, ainsi que des militantes du Mouvement des femmes kurdes en Suisse (YJK-S), Sultan Şafak et Özlem Öztürk.


Au cours de cette rencontre, la délégation a remis une lettre ouverte à la communauté internationale, signée par des centaines d’activistes, de politiciens, de journalistes et d’écrivains, appelant à la fin de l’impunité entourant l’assassinat extrajudiciaire de Nagihan Akarsel et de tous les féminicides.


Après la réunion, la délégation a exprimé sa préoccupation quant au fait que les responsables de l’assassinat de Nagihan Akarsel n’ont toujours pas été traduits en justice. La lettre ouverte, signée par 312 personnalités et organisations de femmes provenant de 51 pays différents, a été remise au rapporteur spécial des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, Gihan Indraguptha, avec pour objectif qu’il la transmette au Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, au Président du Conseil européen, M. Charles Michel, ainsi qu’au Premier ministre irakien, M. Mohammed Shia’ Al-Sudani. Elle demande des mesures concrètes pour mettre fin à l’impunité entourant l’exécution extrajudiciaire de Nagihan Akarsel et de tous les féminicides.


De plus, cette lettre sera transmise aux bureaux des Nations Unies à Beyrouth, Qamishlo, Maxmur et Strasbourg. Elle sera également présentée à Gurdip Sangha, Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme – Division des opérations sur le terrain et de la coopération technique, Section Moyen-Orient et Afrique du Nord, lors d’une réunion prévue à Genève le 4 octobre.
La lettre ouverte énonce clairement les faits suivants :


“Il y a un an, le 4 octobre 2022, la journaliste kurde, universitaire et défenseur des droits des femmes Nagihan Akarsel a été assassinée alors qu’elle quittait son domicile dans le quartier de Bakhtiary, dans le centre-ville de Sulaymaniyah, dans le sud du Kurdistan. Depuis lors, notre deuil et notre quête de justice se poursuivent. Jusqu’à présent, aucune mesure juridique ou politique n’a été prise, que ce soit pour rendre justice à Nagihan Akarsel ou pour empêcher d’autres assassinats politiques. Nous appelons la communauté internationale, ainsi que les défenseurs des droits de l’homme, les journalistes, les artistes et les organisations de femmes de toutes les régions du Kurdistan et du monde entier, à prendre des mesures urgentes. »


La lettre ouverte poursuit en décrivant les circonstances de l’assassinat de Nagihan Akarsel, y compris des informations sur l’identité présumée de l’assassin et son lien supposé avec l’Organisation nationale des renseignements de Turquie (MIT). Elle souligne également l’absence de mesures juridiques pour traduire l’auteur de l’assassinat en justice et exhorte le gouvernement régional du Kurdistan et les autorités irakiennes à agir.


L’article note que Nagihan Akarsel a été ciblée en raison de son engagement en faveur des droits des femmes et de son travail journalistique et universitaire. Elle était une figure respectée dans le domaine et a contribué à la promotion de la recherche et de la vérité. L’article met également en lumière le contexte de l’assassinat et les nombreux précédents d’assassinats extrajudiciaires de femmes kurdes.


La délégation et les signataires de la lettre ouverte appellent à la fin de l’impunité pour les assassinats politiques et à la poursuite des auteurs et de leurs commanditaires. Ils demandent également des mesures spécifiques, notamment la fermeture de l’espace aérien irakien et syrien à l’armée de l’air turque, l’arrêt des attaques illégales et des assassinats de défenseurs des droits des femmes kurdes, ainsi que la poursuite des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, conformément au droit international.


En tant que signataires de cette lettre ouverte, ils exhortent les Nations Unies et les institutions concernées à prendre des mesures immédiates pour obtenir justice et prévenir de futurs assassinats. La lettre a été signée par de nombreux défenseurs des droits de l’homme, activistes, universitaires, initiatives et ONG, dont la liste complète des signataires est disponible ci-dessous.

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